Les Trois Mousquetaires Maibock 6.8%

Cote OO : B-

Très petites fleurs.

Deux raisons pour aimer les bocks : le malt et les levures.  L’olfactive de cette bock de printemps semble juteux et affublé de jeunes fleurs de lys blanc, malgré un liquide fonçée qui laisse présager une allemande gouteuse.  En bouche, non pas l’imitation des cafés d’octobre mais de la vraie citrouille qui se mêle au côté hyper céréalier de la bock, et un duo houblon/levure des plus tranquilles.  Collante, presque crasseuse sous la langue et à la limite de la belge sucre candi en frais de poids, somme toute c’est une maiBOCK.

Le Naufrageur Doppelbock Sure Forte aux bretts 10.5%

ndsQuand on arrive dans une micro et qu’il y a une douzaine de nouveautés jamais goûtées, il y en a toujours une qu’on « spotte » immédiatement.  Au Naufrageur en été 2020, c’était celle-là.

La cote OO : B+

Parce que « du gros jus » ça s’applique aussi à la bière.

C’est juste moi ou elle a une jolie teinte rouge?  Ça lui va bien car le nez est justement en brune et rouge des Flandres, particulièrement porté sur le cola.  Aux cerises je dirais.  Les bretts sont aussi présentes, mais subtilement : on est loin de penser qu’on est derrière la ferme.  En bouche, elle décape un peu, puis l’orge de la doppelbock jusqu’alors tranquille se déchaîné; de la Belgique on passe à l’Allemagne.  Puis on avale et on retourne en Belgique, davantage sûre que brettée.  Pour conclure, le grain revient contrebalancé par les levures, triomphant ici d’une doppelbock qui cache très bien ses 10% et plus d’alcool.  Dangereuse donc, quand on parle de bière multidimensionnelle, on y est totalement.

La Souche Wurzel Bock Lager 6.2%

swLa cote OO : B

Parce que la loi, c’est la loi.

Toute à faite normale, c’est une bock allemande bien orgifiée, passablement sucrée avec de la cassonade à l’olfactive et teintée d’un peu de houblon, à tendance allemande bien sûr.  Le goût aussi est très régulier, si l’on oublie qu’on évalue cette nouvelle bière on la boit très facilement, sans surprise, avec le malt mis à l’avant de manière allemande.  S’il y a un style qui est peut-être mieux sans surprise, il s’agit bien de la bock, et à cette fin, difficile d’en vouloir à La Souche pour nous amener un boire aussi standard.

Big Slide Brewery (Lake Placid NY) Doppelbock 7.6% 24 IBUS

bsb_march2020_1Quand on demande aux micros plus expérimentales de faire des classiques…

La cote OO : B-

La maison avant la visite.

Si l’on doit ne se fier qu’au nez, on jugera rapidement cette doppelbock comme adaptation libre de Big Slide Brewery, qui présente des levures assez propres au laboratoire brasicolle de Lake Placid.  En bouche toutefois cette bock se veut très, très portée sur le grain hyper crasseux, de l’orge qui reste omniprésente jusqu’au bout de sa longue, très longue finale.  Honnêtement, je ne crois pas qu’elle rassasiera l’allemand qui a la nostalgie de son pays, elle reste agréable, sans plus.

Primus Cerveceria (Mexico Mexico) Jabali Bock 6.3%

jabali_bockIl y a un certain mérite pour une bière d’être servie à l’aveugle et de penser qu’elle provient de l’autre bout du monde d’où elle vient véritablement.  Ici, cette bock qui semble directement sortie d’Allemagne est abordée par un nez lourd de malt profond.  EN bouche, la langue en est presque qu’écrasé par le grain mais après quelques secondes le tout devient plus régulier (et à la limite, tolérable).  La finale présente la céréale de manière totalement désinvolte, avec un peu de chocolat en prime.  Comme deuxième offrande de la cerveceria à tête de phacochère, on sent qu’il y a un brin de talent d’inspiration allemande.  Bravo.

La cote OO : B

Parce qu’on aime les expériences de grain bien abouties.

Blue Line Brewery (Saranac Lake NY) Carnival Magic American Doppelbock 6.7% 16 IBUs

blb2018La cote OO : B-

Parce que c’est bien de voir Blue Line Brewery sortir un peu des styles contemporains américains, mais il manque un peu de peaufinage.

Très profonde par son malt sucré tout autant que cuivré, elle fait très certainement allemande avec du grain légèrement plus chauffé qu’à l’habitude.  En bouche le grain redouble d’ardeur et rapproche la doppelbock d’une bière de style de noël ou « winter warmer ».  Une fois avalée on découvre de l’orge puis boom!, du clou de girofle et surtout de la muscade.  Son défaut?  Manque de longueur.  Et de traction (ou de torque pour les amants d’automobiles).  Correcte donc, ça réchauffe bien mais on ne ré-écrira rien avec celle-ci.

Shiner Bock

sbC+  Prophète en dehors de son pays.  Barbe blanche et poussiéreuse en prime.

Supposément un grand classique du style allemand apporté aux USAs par des immigrants… quelque chose s’est peut-être perdu dans la traversée transatlantique car c’est une bock le pied sur les freins.  En bouche, le grain est persistant quoiqu’une peu monotone, ce qui prépare à la finale où l’orge est bien présente mais pas très bien accompagnée.  C’est donc un classique… ou c’était donc un classique, mais qui a plus ou moins encore sa place parmi les bonnes bock hors-Allemagne.

Oak Pond Brewery (Skowhegan ME) Storyteller Dopplebock

sd

Le nom StorytellOr serait plus approprié non?

B-  Simple, faut simplement aimer le style.

Très maltée, ça part très bien au nez avec ce profil olfactif si particulier à la bock.  Plutôt claire en bouche, le style finit par bien s’installer en s’allongeant de tout son long.  De son côté la finale tient tout autant le style à hauteur de bras avec un doigt de grain crasseux.  Du début à la fin, ça tient la route, route plutôt droite et sans challenge mais avec un beau paysage en bordure.

Lake Placid Pub and Brewery Maibock 7.5%

lpbm

On peut comprendre pourquoi elle est servie en petit verre.

B  Parce qu’habituellement, le printemps arrive en mai.

Super simple : du grain frais et des fleurs fraîches, dès qu’on peut la sentir on est directement projeté dans le printemps.  Super maltée, l’orge est très très croquante et est toujours tout en fraîcheur, et s’étire en finale de manière fleurie.  Presque sucrée, c’est une très belle démonstration du style avec un houblonnage très judicieux.  Son défaut?  À 7.5% on pourrait facilement s’emporter et tomber dans le vices plus rapidement que prévu.  Ceci étant évidemment purement hypothétique.

Le Naufrageur Vagabond des îles série boisée 2016 Doppelbock 10%

nsbd

Je ne sais pas pourquoi, mais j’aime mes brunes avec une belle chevelure bien fournie.

A-  L’opposé du « master of none ».

Impossible de s’y méprendre : avec son nez aussi sucré que malté mais sans houblonnage notable, on est en terrain foncé, et le toffee qui s’y ajoute donne l’impression d’une bière délicieusement lourde.  En bouche ce l’est toutefois moins que prévu, mais le malt très intense démontre toute la puissance de l’orge dans ses facettes caramélisées et à peine torréfiées.  La finale révèle quant à elle un vieillissement évident en baril et si l’on avait à miser, on irait avec un baril de chêne français de cognac, même si en vérité il s’agit de fûts de chêne (pinot noir – pas vraiment palpable) et fûts de châtaignier (Sauternes – ça explique un peu le feeling).  Fruitée donc, cette même finale sait se prolonger en s’épiçant un peu de poivre noir.

On reste donc dans un coin de saveurs similaires, mais très bien étudiées.