Hermite Microbrasserie Porter Impérial affiné en baril de scotch 7.5%

Cote OO : B-

Bonne bière… pour public limité.

À quand la première bière finit en baril d’Islay qui ne semble pas totalement diluée dans le whisky tourbé?  Certainement pas dans celle-ci : le côté tourbé ne fait aucunement de doute, à un tel point qu’on pourrait parier sur la provenance exacte (je dirais Bowmore ou Laphroaig).  C’est bien, mais heureusement qu’il y a un peu de raisin sec pour amener une dimension supplémentaire dans un porter où les épices ne semblent pas suffisantes, au nez du moins.  En bouche on a droit à environ 3 secondes avant le côté du Laphroaig, trop fort même en finale où c’est l’hopital au complet avec toutes les gazes disponibles, en s’étiolant sur un whisky aussi jeune qu’insolant.  Bonne oui mais seulement pour amateur de scotch (à l’image de celle de la Brasserie Générale), elle pourrait d’ailleurs être porter, stout ou bière noire indéterminée et on ne ferait probablement pas la différence.

La Knowlton Porter anglaise 4.5%

Le respect des consignes c’est important, donc quand on affuble l’épithète « anglaise » à sa porter, elle se doit encore plus de respecter les conventions.

Cote OO : B

Pas en verre en pinte.  Je dirais même en pint.

Modérée et maltée serait les 2 qualificatifs qu’il convient de coller à cette porter, doucement épicé et remplie de cacao.  La bouche est d’abord ample, amène plus de fruit (raisin, un peu rouge) et de lointaines effluves de café.  Derechef végétale en bouche, c’est fibreux, goutû crémeux, mais surtout et encore, modéré, ce qui remplit bien le mandat de l’image d’un porter anglais, dans un style qui ferait bien aussi à l’Albion de l’autre côté du Fleuve.  Coiffée d’un bref élan de café discret, vous n’y découvrirai pas la plus aventureuse des porter mais celle qu’il ferait bon déguster dans une banquette capitonnée de pub anglais. 

Albion L’Ancêtre Porter Moderne 5% (revisite 16 octobre 2020)

Cote OO : A

Vive la nudité.

Comment réussir son porter?  Faut que ça sente.  Comme celui-ci de l’Albion, peut-être donc des maîtres des bières anglaises au Québec.  On est donc accueillit par le grain, le grain et le grain, un peu de raisin sur le bord de l’impériale russe qui aurait emprunté le côté épicé du porter.  La finale est encore plus dans le grain, avoisinant la cacahuète par moment.  Un merveilleux porter quoi, hyper simple, mais qui ne cache rien.  Ou en montre beaucoup.  Ou les deux.  Merci Albion, tout un show.

Pit Caribou La Gaspésienne no 13 Robust Porter 6.2%

pcrbC’est juste moi ou avec toutes les vagues récentes de Double IPA ou Triple NEIPA, le terme Robust pour une bière à seulement 6.2% n’est pas représentatif?

La cote OO : B-

Sans risque.

Une porter, ça devrait toujours être un voyage d’orge moins chocolaté mais plus épicée que le stout.  Dans cette version célèbre de Pit Caribou, c’est de l’orge plus simple qui est livré, un peu vanillé, moins épicé que d’autres stouts mais pas trop de chocolat, on reste donc dans le territoire de la baie des employés de quai.  Pas de surprise de la voir aussi facile à accueillir en bouche, avec du cacao simple là aussi, bien que la mélasse, la fibre de coco, la cassonade et la cannelle viennent apporter suffisamment de variance à l’ensemble.  Sans flafla, un porter peu trop simple qui a peut-être le seul défaut d’être trop conservateur.

L’Octant L’Étoile Noire Porter Américain 6%

oenLa cote OO : B

Universelle.

Américain de style mais certain pas pour les narines : c’est un porter assez chocolaté et un peu épicé et boisé… une vieille souche maints fois délavés par  d’innombrables pluie.  Ça reste plutôt tranquille, et pour l’instant, ce n’est pas celle de Star Wars.  La bouche s’enfonce encore plus profondément dans le chocolat, c’est une étoile chocolaté d’abord mais grâce au côté épicé e légèrement boisé, on ne peut pas dire qu’on est en territoire stout non plus.  Puis on relis le contenant et on se rappelle porter « américain » : s’il y a eû forte dose de houblons, elle est assez difficile à détecter et tout de même assez limité, titrant à 37 IBUs.  On reste donc avec un « simple » porter, mais bien profond et bien gentil, avec du café gentil et propre.  Parfaite pour le déjeuner!

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Swannay Brewery (Orkney Écosse) Orkney Porter 9%

orkneyLa cote OO : C+

Je l’aurais deviner : « une touche de fumée » lut sur l’étiquette, pour une bière qui n’est pas rauchbier.  Rien de particulier, fois 3 ou 4.

Porter porter porter… orge orge orge et c’est probablement parce qu’elle vient d’Écosse mais peut-être un peu de bruyère.  Le goût livré par la suite est peu original mais colle bien aux joues, sans toutefois amener rien de plus.  On concluera celle-ci par l’une de ces bières qui passera inaperçu et pour laquelle on peut se demander pourquoi la SAQ continue d’importer de telles bières versus des bières canadiennes comme l’Imperial Stout de Waller Street d’Ottawa.  Même s’il est évident que ça demande plus de travail et il n’y a pas de représentants pour graisser les rouages de la SAQ.

Ray Brook Brewing (Ray Brook NY) Pre-Prohibition Porter 5.7%

rb_march20La cote OO : A-

Dans le bon vieux temps ça se passait de même (simplement), ça se passait de même (simplement) dans le bon vieux.

Du gros grain grille, de la douce torréfection et une  touche de BBQ difficile à expliquer d’abord, pas du tout attendue mais certes très intriguante.  Elle est ensuite facilement gustativement, confortablement assise sur la langue, mais autant qu’en finale on le blé est parfaitement dosé.  Après leur Dead Forst on sent que Ray Brook maitrise bien les foncees, et comme cette dernière aussi, il s’agit une porter pas très épicée mais superbement simple.

Pohjala (Estonie) ÖÖ Imperial Baltic Porter 10.5%

pooibpLa cote OO : B

Parce qu’à force de les voir passer, les estoniens ont bien appris la recette.

Si l’Estonie pourrait difficilement être plus entre l’Angleterre et la Russie, au nez aussi on est sur les bords de la Baltique avec cette orge sucrée et touchée par le raisin rouge et sec.  C’est le moka qui frappe immédiatement la langue, doucement chocolaté et assez lourd merci.  La finale aussi est lourde – comment faire autrement pour une bière à 10.5%?  Bon, d’accord, elle est estonienne mais on aurait souhaité la voir plus originale, mais plus goûteuse non.

Brasserie Générale À Vol d’Oiseau (collab La Souche) Robust Porter américain 6.1%

bg_juin2019La cote OO : B-

Parce que trop « niche market » pour les amateurs de torréfaction et de porter sec pas trop épicé.

Crémeuse au visuel, et semblablement riche au nez avec de la prune et de la nectarine, soutenues par du grain vanillé.  Toutefois, en bouche c’est presqu’uniquement que de l’amertume, heureusement compensé par le retour du fruit sur le derrière de la langue.  Super intense en orge bien torréfiée, les concepts « marquée » et « appuyée » par le grain sont ceux que je retiens principalement.

À la Fût L’Porter Western 7.8%

alfpwLa cote OO : B

Parce que rien à redire mais pas grand-chose à dire; très bonne donc, mais redondante.

Pas trop odoriférante, on y trouvera pas mal plus de caramel sucré que de funky de brett.  Gustativement, cette porter se veut craquante, à l’instar de leur brune de Mékinac en version porter, où la dichotomie acidité et grain caramélisé s’étend dans une finale très longue.  Bien qu’elle manque un peu d’orge, ce porter un peu trop doux se veut probablement un exercice de balance, qui a le défaut de n’être pas suffisamment particulière.  Spécialement pour À la Fût qui va presque trop souvent dans ce bout de pays brassicole.