La Fosse Clément en Bermudas bière hypothétique (mélange growler de 50% Clément Gingras 50 Bermudas) 4.5%

fcebUne expérience avant tout : dans un growler, prendre une moitié de gose clémentine-gingembre et une moitié de berliner weisse melon d’eau à même la ligne de fût, on fait vieillir une semaine et on goute : ça donne quoi comme cocktail?

La cote OO : B

Au beau milieu.

A quoi s’attendre avec ce mélange multi-fruit?  De par la force de la clémentine de la Clément Gingras, on est assez surpris de voir le melon d’eau de la Bermudas être aussi évident.  Pour commencer donc on a un mélange qui tient vraiment la route, il faut donc y goûter pour y découvrir une bière sûre mi-clémentine mi-… difficile à dire.  Le melon est moins évident qu’au nez et c’est le gingras… euh gingembre qui fait picoter le bout de la langue.  La clémentine éclipse donc tout le reste en finale qui se veut plus laiteuse que la gose proprement, et peut faire demander à quoi ressemblera la Clément Gingras sans le sel.  Est-ce qu’elle tient la route donc?  Il faut la comparer avec ses parties : meilleure que la Bermudas, moins bonne que la Clément Gingras.  Elle fait donc demander aussi à quoi ressemblerait la Bermudas Salée (en mode gose quoi) mais certainement, répond par l’affirmative à la question « est-ce que je peux mélanger ces deux restes ensemble? ».  C’est un growler qui ne finira que par être vide.

Big Slide Brewery Collusion floater

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Le brunch est loin d’être à négliger, mais en compagnie du mimosa sans fond à 14$ il y a moyen de passer un beau dimanche matin.

Définitivement dans la catégorie “Autre” cette concoction crème glacée/bière est offert à l’année mais spécialement durant le brunch du dimanche de la microbrasserie, en choississant la bière la plus noire à leur menu.  Pour l’occasion il s’agit de leur Collusion, une stout qui n’a rien d’extraordinaire mais qui est très bien monté.  En version dessert ça donne quoi?

Dès le nez, on sent une dualité sucre et torrefaction qui se poursuivra en bouche.  Bon, d’accord, on ne fait pas dans le grand raffinement et c’est cochon pas à peu près, mais ce n’est pas inutilement trop sucré, avec un côté chocolaté boosté de manière presque éhontée.  Ce qui fait que lorsqu’on revient à la bière seule (sans la crème glacée), ça tient encore plus la route en démontrant une pointe d’amertume juste assez piquante.

Est-ce qu’on en commanderait à tous les jours?  Non.  Mais quand on dit ludique comme dessert, c’est un joyeux must.

Science, gastronomie et temps des fêtes

Avec la saison des fêtes qui s’amorcent, viennent les traditions.  Dbourboncherryepuis plusieurs années, la première des fêtes pour moi était celle « des ptits cochons » (en dehors du vernaculaire beauceron, ce sont des petites saucisses enrobées de bacon).  Étant toujours à la recherche de nouveauté, fût apporté à mes yeux une nouvelle recette révolutionnaire, soit concocté par un fou, un génie, ou probablement les deux.  Voici donc la proposition: exit les saucisses, enter les cerises.  Oui oui, les grosses cerises marasquin des sundaes de votre jeunesse.  Mais question de les pimper encore plus, à l’instar des whiskies et des bières, pourquoi ne pas leur faire subir un vieillissement supplémentaire?  Une bouteille de Buffalo Trace plus tard, les cerises maturaient dans le jus d’orge à 45% d’alcool, pour une période de 60 heures.

Avançons donc au soir où le tout serait assemblé.  Pour la science, 2 briques de bacon furent achetées: votre bacon normale fumée tranquillement, et de l’autre côté du bacon forêt noire.  De plus, par mesure de contrôle, furent achetées saucisses, cerises rouges « vierges » et cerises vertes.  Le tout pairé en produit cartésien total afin de tester toutes les permutations possibles.   Un petit séjour dans le four de 20 minutes à 400 degrés.

Pendant que ça cuit et de se préparer au gras et au sucre, ça prenait du liquide.  Et le jus de maturation qui restait.  Oui, la couleur est inquiétante, mais l’odeur pas si mauvaise (lire ici, environ 40% cerise et 60%).  En bouche le whisky semble plus fort que le 45% de la bouteille, et bien que la cerise est omniprésente, elle l’est pas autant que des produits commerciales tels que la cerise l’est dans le Jim Beam Red Stag ou le miel du Jack Daniels Tennessee Honey.  Et la cerise est encore plus subtile en finale.  Sérieusement, ça se boit (vraiment plus que le Red Stag), seulement pas 3 litres dans la même soirée.

result« Ding ».  Le four indique que c’est prêt.  Dégustons.
Commençons par un traditionnel ti-cochon saucisse-bacon: nostalgie, beaucestronomie, délice quoi.
Maintenant, cerise bacon: pour les amours de sucré-salé, c’est umamesque.  La cerise est subtile alors on se retrouve avec du bacon délicieusement sucrée.  Pas vraiment de différence entre les cerises rouges ou vertes.

Enfin, cerise bourbonnée/bacon: eeeeeeeech.  Le bourbon que j’aurais cru subtil ne l’est vraiment pas, et ce n’est pas la cuisson qui a fait évaporer l’alcool.  Il faut aimer le bourbon et après 3-4 on apprend à apprécier les saveurs diverses, mais à ne pas servir aux enfants.  Le mélange sucré-bacon fumé-bourbon est intéressant par contre, et peut servir de bon préambule à un autre mélange sucré/salé (je proposerais de la pizza hawaienne jambon-ananas).

En résumé, l’expérience est répétable, mais je préconiserais une maturation de 3h et non pas de 60.  Toutefois, comme ce l’est pour le milieu brassicole et celui un peu plus frisquet du whiskey, pas de changement, pas d’agrément.  Vous voilà tout de même informé; partagez la bonne nouvelle mes sœurs et frères…