La Fosse Pangea Blonde

Non pas la chanson d’August Burns Red mais le continent, un nom très judicieux pour une bière « un peu allemande, un peu tchèque, un peu anglaise » et brasser à Dôôôna.

Cote OO : B

Pour une rare fois, le genre « blonde » nous amène quelque chose de varié et de gouteux.  Et de bon.  J’ai presqu’envie de changer l’appelation pour bière fusion.

Blonde et légèrement trouble, elle fait visuellement penser à certaines bières au maïs, tandis que le reste du côté agraire peuple le nez de plantes vertes (agricoles il va sans dire). On trouve ensuite le côté bière de soif dans les levures plus « goûtables que sentables » dans un élan plein malt mais plus variée que les Super Dry nippones.  Ce sont les mêmes céréales qui collent aux joues, tandis que les houblons font assez tchèques ou alors très européennes continentales (Saaz ou Hallertau), légèrement citronnée.  Une bière assez sèche mais qui viendrait très bien mouiller le gosier à la fin d’une grosse journée dans un champs plat du comté de Portneuf. 

Haliburton Highlands Brewing (Haliburton ON) Blueline Blonde Ale 5%

Kind of hard to go wild for a « house blonde ale » but this is always a good way of testing a microbrewery.

OO Grade : C+

…But from a microbrewery.

Generic blonde colored beer with a nose that, shall we stay polite, seems absent.  The taste is however raising its cereal hand, so we are pretty sure to have a 100% malt beer, with no adjunct.  Can’t ask for anything else than a yellow (lemon) easy aftertaste which is very simple, too simple in fact.  All in all, served to craft breweries neophytes it might be satisfying but for beer geeks… well at least it is from a microbrewery.

L’Octant Galilée Ale Blonde 5% 17 IBUs

ogbImpressionné par l’Octant jusqu’à maintenant mais ale blonde?  Disons que c’était plus pour terminer la gamme dispo.  Belle illustration par contre.

La cote OO : C

On s’en tient au mot.

Blonde oui mais très citronnée avec un fond de grain mielleux édulcoré.  Exit le citron en bouche, et le grain lui aussi s’est éloigné.  Ne subsiste qu’un filet d’amertume, avec très peu et très peu de grain pour les papilles.  Heureusement le gout s’intensifie en finale, mais difficile de conclure à autre chose que ce qu’on en dit, « bière blonde ».  Disons que le plaisir n’y est pas, n’attendez pas une description d’un mille de long mais on la terminera malgré tout.

Emporium Burke On Wheels Bière Blonde 5.2%

ebowLa cote OO : B+

Blonde profonde.

Avec son caractère citronné et vanille, c’est une blonde dont le nez détonne immédiatement… c’est quoi le hopbill?  On a beau se demander quels cultivars de houblon y sont, on y goût rapidement pour y retrouver une blonde sautillante sur l’amertume tranchante mais limité de ceux-ci.  C’est encore le caractère du citron que l’on retrouve en finale, comme si le grillage du malt avait su lui conférer ce goût vif mais loin d’être trop amer.   La finale est bien commode, toujours de fruit jaune, pour conclure une édition où l’Emporium vise rudement au centre pour plaire autant à l’amateur de micro que de Jos-caisse-de-24-de-Molson moyen.

L’Oxymore Microbrasserie Blonde 4.6%

oxbNouvelle micro (ouverte à peine un jour après les mesures restrictives de la COVID19), disons qu’avec la seule description de « bière blonde », à quoi s’attendre? 

La cote OO : C

Niveler par le bas.

Si le but était de viser une bière un peu insipide mais totalement inoffensive, c’est réussi : du malt édulcoré, encore plus que les super dry nippones.  Même chose pour le houblon, alors on passera rapidement à la bouche pour y trouver finalement un liquide plus gouteux, à tendance certainement tchèque mais il y a peu de variations sur la langue.  Toujours étayé en finale, c’est une recette facile définitivement destinée aux buveurs de Molson Dry.  On peut pas les blâmer d’en mettre une au menu, mais on ne peut pas les encenser non plus.

Dieu du Ciel! La Païenne Ale blonde 5.5%

ddcpLa cote OO : B+

De la musique minimaliste qui pourrait plaire à tous.

On ne suit pas la recette de la blonde désinvolte habituelle : le grain est très présent, tandis que les houblons semble un peu absents de l’équation.  La bouche est un peu plus aqueuse avec un brin d’orange lointain et de biscuit sablé, qui précède encore plus d’orge mielleux en finale, somme toute assez long.  Une bonne définition d’ale blonde qui démontre que Dieu du Ciel maîtrise bien ses classiques.  Cependant, il est à demander qui elle vise en fait (je dirais l’amateur de micro qui veut servir quelque chose d’assez facile mais bien goûteux à son beau-frère.

Big Slide Brewery (Lake Placid NY) Barrel-aged Imperial Juniper Berry Blonde Ale 9.4% 19 IBUS

bsbjbbLa cote OO : A

Eurk.  Peut-être pas finalement.  « Another berry blonde please ».  Coudonc.  C’est bon.  Non, c’est très bon.  « A last one please ».  C’est génial.

S’attendant à du genièvre, le nez ne surprend pas, et le fond de bière sûre boisé à la gomme de sapin est agréable, le tout sur un fond assez lourd (normal à 9.4%).  Cette blonde explose rendue en bouche, de bonbon sûrette d’abord et de genièvre ensuite.  Et si l’on pourrait penser que la baise s’arrêterait là… ouch la gorgée.  À la limite de l’amertume, il s’agit d’une expérience pour ceux qui ne ferment pas les yeux devant la peur.

D’accord, c’est une bière hyper typée, de type « mad scientist ».  Là où l’on commence à comprendre la folie toutefois, c’est lorsqu’elle se réchauffe dans le verre et que les notes de vanille venant du fût sortent pour amadouer le reste.  Et ça devient franchement intéressant, à un tel point qu’au cours de la semaine passée à quelques centaines de mètres de Big Slide Brewery, c’est celle que j’ai commandé le plus souvent.  Malheureusement, je ne peux la rapporter à la maison pour la faire vieillir encore plus mais selon Kevin (le brasseur), ça sera possible plus tard dans l’année.  Le détour semble un peu incontournable alors.

Pour conclure, c’est une bière définitivement pour public averti, comme un bon film un peu bizarre.  Donnie Darko vient rapidement à l’esprit.

La Fosse Domtar Shift de nuit Blonde houblonnée 5%

fosse5La cote OO : B+

Bon choix pour Jos-Caisse-de-Bière et pas une note autant pour le goût que du bon choix pour une nouvelle micro.

Pour le style, le nez présente davantage de notes de bière blonde que de bière particulièrement houblonnée; simple mais efficace je serais d’ailleurs curieux de connaître leur hopbill.  Propre pour les papilles, le côté houblonnée est indéniable, comme la finale à la hauteur d’une IPA hyper simple d’une blonde un peu plus travaillée.    Si la fosse ne fait (pour l’instant) pas les bières les plus avant-gardistes mais ils couvrent très bien la base.

La Ferme du Tarieu Terre d’Henri Blonde Allemande 4.4% 21 IBU

ft1La cote OO : B

Henri ou Heinrich?

Le premier nez dit « eau très régionale » et grain plus tchèque qu’allemand malgré l’appellation.  C’est assez long au nez et ça promet bien.  Mielleuse pour les papilles, le grain est rond et le houblon mis en échec pour l’instant, quoiqu’il devient fleuri en aftertaste.  La finale est bien et pour une blonde « grand marché » on a mis juste assez d’originalité pour s’approcher de l’hefeweizen et titiller le curieux.  Un bon choix d’ouverture.

Le Presbytère Galanga Blonde à la racine de galanga 4.7%

presbytere_juin2019La cote OO : C+

Parce que c’est une bière à ne jamais boire sans avertissement.  Pour l’instant.

Vraiment oui, j’ai l’impression d’être dans le congélo de la Montagne Dorée en train de prendre les ingrédients pour cuisiner de la Tom Kha Gai.  Petit défaut par contre : la bière est un peu difficile à discerner dans ce liquide tellement épicé qu’elle en est presque amère, et non pas via le houblon.  Définitivement, le galanga est trop fort mais le concept certes intéressant; il suffirait seulement de doser le tout et ça le ferait.