Bancroft Brewing CO Saw Mill Lager 4.5% 10 IBUs

S’il y a quelque chose que l’auteur de ces lignes à appris après environ 50 visites de brasseries, c’est qu’on est mieux d’avoir nos attentes basses et au pire d’être surpris (chez Waller à Ottawa et à Sawdust à Gravenhurst.  Difficile donc de s’exciter pour une lager un peu anonyme de Bancroft (sans dire au milieu de nulle part, disons que ce n’est pas la destination la plus couru d’Ontario), mais bon.  Attentes basses.

Cote OO : B

Trop souvent, en région plus isolée, on se permet de garrocher des ingrédients peu onéreux afin de rivaliser microbrassicolement avec la Bud Light du vieux bar du village.  Heureusement, à Bancroft on n’a pas décidé de prendre la route la plus facile.

Malgré sa mousse très serrée, il s’agit immédiatement d’une lager citronnée et très bien (pardonnez-moi le terme) orgifiée, et ce malgré une teinte qui laisse la filtration sans équivoque.  Le citron suivra du nez aux papilles et amène une fraîcheur, le tout dans une tenue en bouche des plus légère.  Enfin, l’agrume passe au miel avant d’être emporté par le grain qui dominera la finale, pour être accompagné par du houblon à tendance allemande en sortie de piste de danse.  D’accord, on ne fait pas l’heure en voiture nécessaire pour y parvenir à partir d’une ville de plus de 5000 habitants,  mais en périple trans-ontarien, cette lager se révèle un bien gentil pit stop.

Unibroue Autre Chose IPL India Pale Lager 5.5% 45 IBUs

uiplÀ défaut d’avoir autant de nouveautés que la moyenne des micros québécoises, avec À tout le Monde et sa première Autre Chose, Unibroue a su très bien visé.  Est-ce qu’on sera encore dans le mille cette fois-ci?

La cote OO : B-

Lager, c’est reposer.  Ou se reposer.

Lager ou ale, le houblon est l’élément principal du nez; normal pour une bière qui en contient 5 (Golding, Tradition, Saaz, Mandarina et Herkules).  C’est donc un nez d’IPA mais davantage claire dans cette lager.  Encore en bouche le liquide est léger mais les houblons sont lourdauds, feuillus, verts et agrumes à la fois.  La finale est un peu plus ronde et la différence entre IPA semble bien explorer.  La finale est plus facile et l’exercice est très bon, mais cette fois-ci il est à se demander qui Unibroue vise : le hophead?  Plus ou moins.  Joe-caisse-de-bière?  Pas vraiment. L’afficionado de la nouveauté?  À peine.  On ne peut pas dire donc qu’elle est mal faite, loin de là, mais n’a pas l’éclat des dernières d’Unibroue.

Harricana 44 Session IPL 4.3%

h44Est-ce que l’IPL sera une nouvelle mode en cet été 2020-COVID19?  On en voit certainement plus qu’avant, en dehors de la pionnière Maltstrom dans ce domaine.

La cote OO : B

L’IPA autrement : pas juste l’abréviation qui change.

L ou A, peu de différence dans ce nez très teinté par le houblon qui fait très californien-hippie si vous voyez ce que je veux dire (strata, ekuanot, mosaïc et Amarillo sont au rendez-vous).  C’est certainement un liquide plus concentré que votre IPA de tous les genres, et l’amertume semble attendre la fin de la bouche pour déclarer la guerre.  Pourtant à ce point le houblon s’intensifie bien évidemment, en se gardant bien d’être éhontément amère.  Une belle IPA… IPL d’introduction, pour montrer que l’APA est plus que les agrumes.  À 4.4% c’est un bon standard d’étalonnage pour les autres IPLs qui viendront sûrement…

Harricana # Munich Lager 4.6%

hhashLa cote OO : C+

Bon, c’est pour une bonne cause.

De grosses notes de malt bien sonnantes ouvre le nez de cette bière entre la dunkel allemande et la Super dry nippone.  Ensuite boulangère, le malt s’assèche légèrement et ça reste tout en légèreté, pour être conclue par un peu de papina et de fraise pas mûre.  En « petites cannettes » de 355ml, c’est une lager qui passera trop rapidement, en laissant plus ou moins de souvenir, mais à tout le moins pas de mauvais.

SNO Snofox d’hiver Philly Lager 4.8%

sno1La cote OO : B+

Le grain est un bully à Philly.

« Parce que c’est une recette de Philadelphie ».  D’accord, pas le meilleur moyen de me la vendre alors va falloir se fier à mes sens, où l’olfactive trouve du grain vraiment bien présenté.  En obuche c’est un mélange céréalier assez fort qui me fait penser à l’Oktoberfest de Victory (de Philadelphie évidemment), et qui finit par se calmer dans une finale très douce, chaude et très bien maltée.  Pas besoin d’ingrédients hétéroclites quand le grain est bien travaillé, et à ce jour, certainement l’une des meilleures de SNO.

Brasserie Générale Lager Moderne 5.6%

bg_dec2019_3La cote OO : C+

Moderne comme dans fusion.

Qu’est-ce qu’elle a au juste de moderne?  Peut-être qu’elle est dryhoppée, elle parait certainement ainsi avec ses efflvues de pommes et de gomme balloune.  Quant aux papilles, ce sont le grain crasseux et l’amertume tranchante mais modéré qu’elle découvre.  Pas grand-chose d’autre à dire, c’est un bon pont entre pilsner et APA qu’on apprécie pas plus que cela mais qui passera peut-être avec mononcle.

Von Trapp Brewery (Stowe VT) Vienna 5.2% 33 IBUs

vt1La cote OO : B-

Le bout pas très clean de Vienne.

À quoi ressemble une Vienna Lager sans le cuivre : du malt très bien fait, avant son goût très fruité de sirop de pêche légèrement bizarre.  La finale est toutefois rapide, alors il faut y goûter plusieurs fois pour retomber sur le fruit puis un fond de poussière crasseuse. Une petite lager à laquelle on peut prendre goût malgré son apparence hors norme et un peu mal attriquée.

Brasserie Générale Mécanique Soviétique Lager Noire 5.1%

bg_juin2019La cote OO : C+

Parce que le noir c’est opaque et conservateur.

Aussi austère que le régime soviétique, le nom semble assez approprié au nez, tandis que le grain joue dans le même rythme avec sa torréfaction noire.  Suite du nez à la gustative, sans aucune dimension supplémentaire outre l’amertume de la torréfaction… facile d’être déçu par une bière autant taciturne, dont la finale est plus goûteuse mais là aussi unidimensionnelle.  Je n’achète pas vraiment.

Brasserie Générale Quince de Mayo Lager Américaine-Maïs et riz basmati 4.3%

bg18qmMaïs et riz basmati dans une bière?  Difficile de demander de l’intensité mais on reste ouvert à la surprise…

La cote OO : B-

Parce qu’elle sera rencontrée à son évaluation annuelle, mais n’aura pas de dépassé.

Avec ce mashbill, on ne peut pas vraiment être surpris par la couleur pâle et la mousse limitée.  Manque d’excitation au nez où les céréales sont un peu trop tranquilles mais bien compensées par le houblon,et même chose en bouche où la bière grand marché n’est pas trop loin, mais suffisamment poussé par le houblonnage (l’américain dans la définition) assez marqué.  J’aime mes pilsners – ou bières apparentées à celle-ci.  La légèreté étant l’un des buts (lu sur la cannette « T’as l’doua de mettre une lime » – j’aime) elle remplit sa mission mais sans plus.

Malstrom !Coconut! Lager 5.2%

maltstrom1La cote OO : B

Parce que l’orge peut aussi pousser sous les tropiques québécois de Joliette.

Du coconut oui, mais la balance est bien respectée car on y trouve de l’orge bien tassée au travers de l’écorce de la noix de coco.  Pas très large et lente, on semble opter pour une lager méthodique, ce qui est pas mal mieux que celle de la mode de l’an dernier où l’excès était trop souvent de mise.  La finale est quant à elle « écorcée », puis boom! la noix de coco et enfin de l’orge.  Rien d’extraordinaire mais très bien faite.