Harricana 96 Cherry Smoke Millésime 2020 8.3%

Cote OO : B

Pas juste un show de boucane.

Elle est où la fumée?  Pour l’instant c’est du moka aux cerises dans un stout assez régulier, mais avec bon nombre de bières, le feu est souvent gardé pour la bouche.  La cerise arrive très fortement, puis la fumée cendrée semble se coller à elle, tandis que l’orge ne sert que de solide base.  Puis les volutes s’effritent pour disparaître en finale, concluant une bière qui aurait peut-être bénéficier de davantage de grain fumée au bois de pommier pour viser l’amateur de rauchbier.  Suffit alors de prendre un pas de recul afin de simplement jouir d’une stout à la cerise pas trop sucrée mais bien marquée, avec du chêne qui prend aussi les devants sur son ancien contenu de bourbon et de vin rouge. 

Harricana 91 Coconut Stout 4.5%

Cote OO :  B-

On peut faire compliqué pour faire simple.

Est-ce que le coconut a la capacité à absorber toute odeur?  On a certainement droit à un stout peu présent aux narines mis à part de la noix de coco chocolatée et un minimum d’orge gentiment grillée.   Peu de la noix en bouche par contre, il s’agit d’un stout tout en simplicité et intensité, noire d’orge à la limite du brulé et de bonne texture, parfaitement moyenne.  Définitivement une bière où le coconut agit davantage pour la texture que pour le goût, assez sec d’ailleurs.   Aurait-on pû y arriver sans la noix?  Peut-être, mais bonne malgré tout.

Menaud Espresso 5.5%

Cote OO : B

Montagne colombienne en format brassicole.  Sur laquelle pousse des sapins.

Ouch.  Si l’espresso est un café concentré, cet Espresso de Menaud est une bière à la café concentré, très joyeusement torréfié et avec un grain de café qui l’emporte facilement sur celui d’orge.  Si le cola au café existait, c’est la forme à peine sucré qu’il prendrait, avant le retour du café pour ceux qui ne l’ajoute ni à leur lait ni à leur sucre; ainsi qu’un brin de sapin (ou autrement sylvicole pouvant rappeler leur gin).  Hyper typée, elle plaira surement à l’amateur de boisson chaude de déjeuner mais il s’agit sans contredit d’un stout qui ne laissera personne de glace; reste à savoir quel genre de chaleur elle vous procurera.

Bancroft Brewing High Falls Stout 5.2% 42 IBUs

Cote OO : B

De l’action zen.

“Ouin, s’t’une stout”.  Rien de bien excitant mais sans faut outre un nez trop tranquille, heureusement avec du raisin sec juteux (oui, sec et juteux ça fait bizarre, mais c’est ça).  On passe du moelleux au juteux en bouche, avec une texture qui dépasse le goût pour donner une stout hyper facile mais peu aventureuse.  Malgré l’ennui partel, doit-on conclure à l’échec?  Non.  Ça en prend pour se reposer.  C’est donc une chute à haut débit mais à vitesse réduite, on la regarde tranquillement et on feele zen.

Microbrasserie Charlevoix La Vache Folle Imperial Milk Stout (vieillie 5 ans en cellier) 9%

Cote OO :  B+

La paresse peut venir avec les années.  Un beau ptit somme par contre.

Un autre grand classique de la bière noire au Québec, sans dire qu’elle est anonyme dorénavant, elle a été dépassée depuis… ou bien alors c’est juste qu’on ne la voit plus parmi la masse?  On y plonge donc le nez pour se voir servir une grande rasade de stout un peu liquoreuse et assez fruitée pour le genre.  Le raisin rouge et sec, la crème et le café léger s’occupe ensuite des papilles, tandis que l’orge et presqu’uniquement l’orge se charge de la finale, bien torréfié tout en laissant passer un ou deux raisins secs.  Tout ce qu’on peut attendre d’un stout imperial, tandis que pour le côté lactose on sent que celui-ci s’est amenuisé avec les années en cellier.

La Fosse Nocturnité #3 Stout au caramel salé et cacao 7.5%

Cote OO : B-

Un jour de ligne offensive qui ne se fie pas seulement à son poids.

Pour certains c’est le café et pour d’autre le cacao.  Ici le caramel en plus du cacao pourrait faire peur pourtant le nez est assez neutre outre le fait que la torréfaction semble plus lointaine qu’à l’habitude.  C’est certes une bière lourde d’abord mais en la gardant plusieurs secondes en bouche le côté de grain très bien grillé l’allège, le tout avec le cacao salé sur le bout de la langue.  Le caramel se gardait pour l’arrivée en gorge mais ne pèsera pas trop, il ne s’agit pas du genre de stout qui pèse trop lourd sur le cœur (ou le fait trop monter) pour n’en boire qu’une seule.  L’amateur de bière au café n’y sera peut-être pas rassasié (surtout face à la Nocturnité #1 qui avait un peu plus de punch) mais à tout le moins il ne sera pas écoeuré.  

Le Malbord Laflibuste Stout à l’avoine 4.5%

mlLa cote OO : C

Trop, c’est trop.

Ça va sonner étrange, mais la liqueur aux raisins de la défunte Idéal Sport, et de la Racinette (root beer) d’A&W.  Très fruitée, on ne sait réellement pas quoi en faire.  En bouche, l’amertume et l’acidité sont toutes deux assez élevées, tandis que l’avoine n’est pas très perceptible.  La finale viendra atténuer et régulariser le tout, on verra donc au cours des gorgées ce que ça donnera pour l’ensemble.  C’est heureusement (ou malheureusement?) la même chose dans les autres gorgées : on croit vraiment à un stout pimpé à l’anis ou la réglisse noire – ou avec de l’orge beaucoup trop grillée, et pas assez soyeuse (malheureusement finalement).  Pas la meilleure de Malbord, un stout plutôt étrange.

Cap Gaspé La Gamache Stout 6%

cpgsLa cote OO : B-

Sans niaiserie?

Très opaque et à la mousse très ferme, au visuel on ne sait que faire de cette stout qui semble, par sa description sur la bouteille, assez simple.  Le nez es ttout autant torréfié que vanillé avec une pointe de cola un peu anormale mais pas désagréable.  Gustativement simple, chocolaté et finalement bien « mokaifié », avec un aftertaste où l’amertume semble autant provenir de la torréfaction que du houblon – d’inspiration côte ouest supposément..  Simple et directe au but, la traduction brassicole de « no nonsense ».

Le Naufrageur William Baie Stout aux huitres 5.2%

nwbshMise à part celui de Chesapeake Bay, le stout aux huîtres se classe passablement plus dans le rayon des curiosités que des bières agréables à goûter.   Il faut laisser la chance au coureur.

La cote OO : C+

Fortement funky.  Pour le meilleur ou pour le pire.

Dès le nez, c’est funky, ça sent le bord de la Baie des Chaleurs avec de l’algue salé et un fond de terreux marin.  À la limite elle pourrait faire peur mais comme on est là pour la découverte…  hyper salée en bouche, les algues suivent mais il s’agit très certainement d’une bière pour ceux qui n’ont pas peur de sortir des sentiers battus.  La finale est heureusement plus stout mais encore là il est impossible de la prendre pour un stout normal avec autant de sel.  Certes peu équilibré, c’est une « bière démonstration » (voici une bière à l’huître) qui n’a certainement pas la mission de faire une bière équilibré.  À prendre pour ce qu’elle est mais de là à répéter l’expérience, pas nécessairement.

Le Naufrageur EL Jefe Double Stout Café 7%

ndsejLa cote OO : B

Pas toujours obligé d’organiser un coup d’état pour créer une révolution.

Sans être automatiquement café, ce stout semble pleinement végétal – on croirait presqu’à un côté piment fort – mais pas si café que cela.  En bouche, elle se veut syrupeuse mais on a toujours le même sentiment de piment fort (je dirais ancho), mais en l’avalant il y a énormément de belle vanille et de grain de café tranquille.  Et malgré ce côté épice (on avait flairer l’astuce, il y a véritablement du piment fort), au fil des gorgées elle se sucre et se caramélise tranqullement.  Au final on a droit à un stout (qui ne parait pas très « double ») au doux café, mais très nuancé.

D’ailleurs, la Brûlerie du Quai est tout autant un must à Carleton-Sur-Mer que sa microbrasserie.  Un véritable artisan torréfacteur, et l’un des meilleurs cafés filtre bu à ce jour.