Pie Braque Série Passagère Vin d’Orge 9.5% 60 IBUs

pbvoCote OO : A-

Orange comme l’étiquette, chaude comme le soleil.

M’attendant à plus de houblon – les vins d’orge québécois sont souvent à l’américaine – dans cette offrande de Pie Braque, on retrouve de l’orge à la Vienna Lager ainsi que de la citrouille et du caramel.  « Pourquoi changer cette bonne recette alors » semble dire la bouche bien caramélisée et un tantinet metallique , avant la finale exactement dans le même ton.  Pour la résumer, je dirais qu’il s’agit d’un vin d’orge viennois, chaud dans sa finale enveloppante et digne de son taux d’alcool frisant les 10%.  À l’étiquette on parle d’houblonnage continu de 90 minutes avec Chinook, Cascade, Centennial, Loral et Simcoe mais pour un hopbill aussi complet, la magie est l’accord de ceux-ci avec le superbe malt derrière ce bon vin.

Broadway Élixir de Belphégor Bière brune extraforte (vin d’orge) vieilli en fût de chêne Extra Old Stock 10%

bwebLa cote OO : B-

Pas toutes les bières sont comme les bons vins.

Quesséça?  Old ale en version extra, extra extra old stock, où le grain semble avoir pris un drôle de tournant, à la limite du sanitaire… malgré son séjour contrôlé en cellier, je me demande un peu qu’est-ce qu’il lui est arrivé avant d’atterrir à la maison.  On passe outre le nez étrange de bois mouillé mais encore à l’intérieur, la old ale puissance 10 détonne; heureusement derrière la langue le liquide semble plus posé et on peut espérer mieux pour la finale et les gorgées subséquentes.  En effet, la finale est pas mal plus à la hauteur de mes attentes, ronde et très liquoreuse, même si je reste avec certains questionnements pour le piquant étrange sur le bout de la langue.  Le genre de bouteille à trouver à nouveau pour voir s’il lui est arrivé quelque chose de plus ou moins bonne.

Rock Art Brewery (Morristown VT) The Vermonster American Barley Wine Style Ale 10% 100 IBUs

rockvComme ça semble être la mode vermontoise de faire des bières plus houblonnées dans n’importe quel style…

La cote OO : B+
Parce que c’est le vin d’orge des cols bleus américains et non des artistes.  Pas de fla-fla, juste du gout.

La plupart du temps, les vins d’orge qu’on rencontre sont entre brun et roux; dans cette version vermontoise elle est d’un acajou assez pâle, tandis que le nez est un sucre d’orge assez réglo, ce que l’on pouvait plus ou moins espérer pour une bière à 100 IBUs.  Reste qu’amertume est amertume, on irait donc à la bouche afin de tomber sur un barleywine encore très doux, où à peine le bout de la langue détecte une pointe de houblon de style anglais.  Même chose en finale où l’on doit conclure à 1) l’appellation « american » peut vouloir dire autre chose que des houblons à tendances résineux ou agrumés, et où 100 IBUs n’a pas à faire nécessairement peur à celui qui ne raffole pas des IPAs.

Weyerbacher (Easton PA) Insanity Ale Aged in Oak Barrels (Barleywine) 13.3%

weyer4Si un fou devient fou, est-ce que la folie s’annule?

La cote OO : A- 

Parce que c’est probablement le plus proche qu’on peut s’approcher de la distillerie de bourbon sent que ça ne goûte ou sente le bourbon.  Une bière qui reste bière.

Après la Blithering Idiot, cette version vieillie paraît tranquille.  Sage même.  Mais même à l’ofactive on se doute que sous de dates vanillées et de pruneaux confits se tapie une folie d’orge.  Sans être fou, ce grain est pesant et amène de la mélasse un brin amer à l’exercice.  Les noix viennent se joindre en finale, tanguant du côté de la nut brown ale sur les stéroïdes l’espace d’un instant, avant de se replier sur un aftertaste franchement réussi où l’on revisite tous les ingrédients précédemment détectés.

Une des plus saines de Weyerbacher.  La folie est saine parfois.

Weyerbacher (Easton PA) Blithering Idiot (Barleywine) 11.1%

weyer3La cote OO : B+

Parce que le talent de descendance allemande n’est pas à réfuter mais à embrasser.

Peu d’odeur pour cet idiot, outre que le fruit noir et le malt qui ne se détecte qu’après une très longue respiration.  Gustativement, elle se veut plus affirmée, très syrupeuse et chaude, dans le style vin d’orge pour les soirées toutes sauf légères.  Toujours chaude et fruitée de prune bleue, on sent que c’est une recette des plus peaufinées, mais qu’on s’est aussi armé de patience pour arriver à une recette où le grain est discret, subtil mais important. Très important.

Un barleywine allemand quoi.

Definitive Brewing (Portland ME) Forever Heavy Barleywine with Coconut & Vanilla 10%

db4Un bière qui s’affiche comme lourde/intense à jamais, mais qui au niveau de ses ingrédients elle semble assez neutre.  Toutefois, au côté orge, le travail est très bien fait et cache déjà bien son 10% d’alcool.  La bouche est tout autre avec l’amertume très américaine et trop excessive, même si elle doit faire face à de l’alcool très chaud.  Suite des montagnes russes en finale alors qu’on redescend dans un léger aftertaste qui conclut une bière où le coconut et la vanille ne figure qu’au nom et non au goût.

La cote OO : C+

Parce que si le but visé est la chaleur, ça manque en finale et que si c’est d’apporter du coconut et de la vanille ça manque en totale.

Microbrasserie du Lac St-Jean Zodiaque du Lac Vin d’Orge Noir Skidoo Ascendant Deux layes 9.2%

lsjzdlPour un vin d’orge, on pourrait s’attendre à plus rond que ce qui s’approche presque d’une black IPA mélangée à une stout.  C’est donc de manière assez dénaturée qu’on commence une bière qui en bouche livre plus d’orge, mais toujours dans une amertume de café velouté qui détonne un peu trop à mon goût du style.  Même chose en finale pour conclure une bière qui ne semble d’avoir de barleywine que le nom et le pourcentage d’alcool et qui se boit pas mal plus comme une stout bien amère.

La cote OO : B-

Parce que pas désagréable mais si votre barleywine se doit d’être réconfortant et chaleureux, dites-vous que c’est davantage la balade de motoneige au froid que la chaleur du poêle dans le camp.

Microbrasserie du Lièvre El Diablo Vin d’orge 10% (2018)

Dans la série « revisitons les classiques » … et quel classique!  Facile sur l’une des 3 marches du podium du vin d’orge québécois.  La mousse est toujours aussi compacte et la couleur d’un superbe rouge, mais que dire du nez très bien balancé et peu houblonné qui permet à l’orge de s’exprimer pleinement… c’est excessif et presque sexuel comme pif.  Pas très lourde comme d’autres vin d’orge, on poursuit la découverte du grain mielleuse, intense et juste grillé comme il le faut avant la très puissante finale où l’on comprend pourquoi le nom El Diablo est efficace, du nez jusqu’à l’aftertaste éternellement long et assez amer.  Pour les adeptes et non les débutants.

La cote OO : B+

Parce qu’elle est moins distinctive que par le passé, mais ça reste une de ces bières à prendre dans un verre ballon en l’étreignant fort fort question de l’avoir un peu plus chaude.

Coaticook L’Entourloupe vin d’orge 9.6% 54 IBUs

ceA  Un gaulois c’est fort.  Un gaulois sur la potion magique alors…

Trop limpide et transparente à mon goût pour une bière qui se veut intense, mais à tout le moins le nez est très juste avec un concentré de jus d’orge très profonde et légèrement houblonné. La bouche est très gouteuse et moins lourde que bien d’autres vins d’orge; ça commence donc très bien l’aventure des papilles qui bénéficient de la céréale bien séchée sans être brûlé.  Évidemment, l’aftertaste est long.  Très long.  Mais pas trop long.  En fait c’est une incursion d’abord sucré, puis un peu fruité et enfin si l’orge était liquide c’est l’image que je m’en ferais d’un verre.  J’avoue, à 54 IBUs et avec son nez, je craignais un vin d’orge un peu trop américain et sans dire qu’il est totalement anglais, c’est un vin d’orge comme il ne s’en fait pas sufisamment.  Probablement la meilleure de Coaticook à ce jour.

Broadway Elixir de Belphégor Vin d’Orge en fût de chêne 10%

bedbA-  Belphégor est russe?

Avec un nez d’orge et de raisins secs autant poussé, surprenant d’aussi y trouver de la noisette, spécialement pour un vin d’orge.  Même chose en bouche: avec l’orge encore plus fort et la vanille du fût, on est facielemnt prêt pour une finale fruitée très longue en aftertaste.  En matière de style, on est peut-être plus près de la stout russe, mais avec un tel goût c’est un vin d’orge approchable (même malgré son taux d’alcool) qui en texture est assez fidèle à ce dont on peut s’attendre.  Un barleywine dans le style des meilleurs barleywines, simplement pas dans la même gamme de goût.