Parce qu’il est impossible pour un évaluateur de bières de rester impartial et de n’avoir aucun style de bière préféré (sinon, je n’ai que faire de son avis). Pour cette offrande de Vrooden, il me faut affirmer que juste le concept me plait : les vieux styles anglais ne courent pas les rues au Québec (ni la old ale, ni l’english strong ale) et ce n’est certainement pas de ma faute. En espérant que Vrooden livre à la hauteur de mes attentes, ce qu’ils sont capables de faire.
Cote OO : A+
Ivresse. Des sens.
On renifle le verre. Ah. Ok. On le dépose et attend 2 minutes. Puis on re-hume et on essaie de ne pas s’emballer devant ce nez d’orge liquoreux et vanillé, voluptueux à souhait et diamétralement opposé à la west coast IPA qui ne semble pas contenir de grain. Bon, on se calme. À peine vineuse et boisée, on mets terme à la tergiversation, pour tomber encore plus profondément dans le sucre boisé du grain. Les 24 mois sont évident, et on craint d’être déçu par la finale après une telle bouche et un tel nez. Mais non, c’est le chêne qui engage le combat avec l’orge caramélisé, et avant même l’aftertaste, on se moque du gagnant tellement le combat est magnifique. Puis on essaie de se contenir : d’accord, pour ceux qui n’aime pas le style, elle pourrait paraître trop lourdre. Mais de l’autre côté, si vous n’aimez pas cette offrande de Vrooden, abandonnnez l’idée des vieilles anglaises. De la trempe de la UBU ale vieilli dans le chêne, moins poussée qu’un barleywine, plus profonde qu’une brune, si j’avais une dernière bière à choisir à la public house avant de rentrer à la maison à pieds en titubant, il s’agirait de celle-ci.