Ceci est une chronique pour geeks. Et de la déculpabilisation de l’auteur. On visite une microbrasserie et on se cherche une raison pour essayer une palette… pourquoi pas revisiter des grands classiques pour faire changement, sans nécessairement en faire l’étude exhaustive.
La Belle Gourmande
La re-cote OO : B-
Pour cette belle gourmande, il faut savoir qu’elle est brassée pour les fêtes de Neuville (qui vaut certainement une visite; j’y ai découvert mon boucher et mon maraîcher préféré). Elle vise donc peut-être davantage l’amateur de bière de festival plus légère. Est-ce que l’épi de maïs sur la bouteille est perceptible, où c’est seulement de l’auto-réalisation? J’irai plus pour la seconde hypothèse, mais au moins elle a plus de caractère qu’une bière à l’eau. La bouche quant à elle est mince, mais assez opaque et pas vraiment aqueuse. Et puis l’amertume est bonne. Et puis la finale est ronde. Pas totalement légère donc, mais rien pour effrayer le débutant. Une bière qui vise son but, mais le beer geek ne sera pas impressionné. On aime quand même pour ce qu’elle est, simple.
La Porte-Bonheur
La re-cote OO : B
Très franchement, cette rousse irlandaise ne m’a jamais impressionné mais au comptoir, elle semble être une des favorites du public. Et l’inspiration de cette chronique. Elle pourrait avoir changer après tout… au nez en effet elle répond aux attentes : du bon malt tout juste bien contrebalancé par les houblons, dans un liquide plus foncé que le nez pourrait ne laisser présager. Mais pas de surprise en bouche où le malt est encore plus fort et collant, tout juste avant d’attendre la limite du sucré. Bonne finale bien égale, en fait si la Rickard’s Red était bonne c’est ce que celle-ci goûterait. Et sans être pour déclarer cette bière géniale, je comprends sa popularité. Une bière rassembleuse, où la balance prime sur tout le reste.
La Major Tom
La recote OO : B+
Une dès fièreté du brasseur, et une IPA une peu dans sa niche à part. Et certainement pas la IPA où on doit s’attendre à une effusion d’houblons tropicaux; c’est une IPA anglaise, à part entière. Au goût elle pourrait décevoir le hophead, mais par une fois qu’on l’avale où l’on comprends c’est quoi une vraie pale ale entière : douce, mais amère. Approchable, plus que n’importe quelle APA trop poussée. Pousser un peu le bouchon, j’irai jusqu’à érudite, mais sympathique. Mais je reviens à approchable.
L’Arbre de Vie
La recote OO : B+
Chaque beer geek a de ces bières dont la mémoire est plus forte que le goût. Nostalgie, mémoire particulière, avec qui on l’a bue, quand on l’a bue, etc. Pour moi, l’Arbre de Vie est une telle bière. Ça prendra tout un tour de force mental donc pour faire abstraction d’une mémoire si forte que je ne peux pas encore en parler. On commencera donc de manière négative : au nez elle sera une déception pour ceux qui accroche sur le terme « scotch ale FUMÉE »… fumée peut-être mais hyper subtile dans le brûlé aussi. Peut-être moins subtile que par le passé mais les habitués l’apprécie probablement ainsi. Moi aussi. Gustativement c’est la douceur d’abord, le grain chauffé par la suite. Peu de développement mais beaucoup d’amabilité. La finale est plus sèche surtout par la fumée en crescendo, où le grain semble plus fumée/grillée que par le passé. Et puisqu’il faut lui trouver un défaut, on ira avec le manque de sucre pour le côté scotch ale, mais chose certaine l’amateur de bière fumée qui sait apprécier la subtilité sera y trouver son compte!