Le Castor Jalisco Bière brune impériale 9.7%

Cote OO : B+

Toute sauf la bière mexicaine populaire (donc pleine de goût!).

De par leurs dernières offrandes inspirés des spiritueux mexicains, on s’attend à quelque chose de fort du Castor et on est pas déçu avec le solide nez qui rappelle un peu la nut brown ale (une couleur aussi!), bien bretté, poivré (poivre noir) et avec un peu d’imagination, affublé d’aiguilles de cactus.  L’amorce gustative est tranquille et la bière brune s’échauffe lentement sur des bases de levures toutes juste funky mais dans l’ensemble bien ronde, spécialement en finale où elles se mélangent au chêne du baril et le piquant vanillé de la tequila vieillie.  La sensation environ une minute après l’avoir avalé est une belle surprise : léger piquant sur les côtés de la langue, rien pour effrayer mais ça clotûre bien l’expérience où tout est joué en finesse, même la chaleur de l’alcool qui semble passablement inférieur à ses presque 10%.

Frampton Brasse Nuit d’Automne Bière brune extra forte vieillie 2 ans en cellier 10%

Cote OO : B+

Dans les bonnes conditions.

Probablement que c’est le séjour en cellier de 24 mois qui a un peu abasourdit sa mousse car bien fuyante, pour rapidement laisser les effluves de malt, de caramel, et d’alcool qui fait bien les 10%.  En fait, un nez parfait quand on veut bien malté.  La bouche est un peu molle et le toffee ainsi que le caramel mettent plusieurs secondes à se présenter, puis à force de la garder environ 30 secondes en bouche, on ajoute un petit côté noix de grenoble pas moche du tout.  Comme la force de cette bière a toujours été dans sa finale, le buveur patient sera content d’apprendre qu’elle est toujours aussi élégante, très ample de chocolat et de moka, et qui donne même l’impression, par son haut taux d’alcool, de sherry assez clair.  Dans quelle condition avait été l’édition précédemment goûtée (https://orgeoverdose.com/2018/10/19/frampton-brasse-nuit-dautomne-vieillie-un-an-en-epicerie-et-18-mois-en-cellier-10/)   on ne sait pas, mais avec un 24 mois « regulier » en cellier, c’est une bière élégante et de contemplation.

À la Fût British à l’érable Brune aux noix et à l’érable (revisite Mars 2021) 4.1%

Cote OO : B

De la belle visite anglaise.

Le parfum de la nut brown est l’une des signatures olfactives des plus incontournables.  Et s’il y a un parfum qui fait bien avec la noix, c’est bien l’érable, plutôt boisée que sirupeuse.  Dans cette brune qui n’a de léger que le pourcentage d’alcool, l’orge se baigne bien au-dessus des papilles tout comme la noix de grenoble qui vient de plonger du deck (de bois d’érable évidemment).  La finale voit de son côté  le sirop et l’eau d’érable triompher en sortie, sortie des plus habiles et douce d’ailleurs, qui serait parfaite pour la boite de repas de cabane en ce printemps 2021.  Rien de manqué et bâtie sur une bonne base, une british dans les règles de l’art québécois.

Pit Caribou Brown Ale de Seigle 5%

pcbasLa cote OO : B

Plus de bonbon pour élargir les horizons.

Du gros bonbon noir, aussi noir que le liquide qui ne fait pas vraiment « brown ale »; très facile à détecter le côté seigle et c’est aussi bien ainsi.  Le seigle frappe aussi en bouche, du bonbon à l’anis et du grain assez intense – on est curieux de savoir le degré de torréfaction du seigle.  La finale est plus légère – heureusement – mais côté intensité, c’est digne d’un stout avec beaucoup de personnalité.  Comme brown ale, si vous avez la Newcastle en tête, vous risquez de trouver le manège assez rock’n’roll merci, mais après quelque tour, de l’orge au seigle et même de la petite pointe de houblon, on l’adopte facilement.  Une belle variation foncée sur un thème.

Ferme du Tarieu Jersey Brown Ale 5.5%

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Un nom que seul les fermiers comprendront : la Jersey se voit en effet habituellement de brun vêtue.

La cote OO : B+

On peut dire la vérité dans un ton mièvreux après tout.

D’un brun intense autant du côté couleur que brun c’ est intensément caramélisé et superbement rond.  Plein de belles nuances de… brun?… dans ce qu’Il y a de plus profond que j’ai senti dans le genre.  C’est ensuite agricolement punché de grain pour les papilles, et gardant une certaine frivolité qui colle toutefois au palet et aux joue.  La finale est plus simple et houblonnée, et alors moins sucré; on a donc droit à du grain plus pur et certainement plus intense que de la Newcastle Brown.  La franchise des chenaux, pas à peu près.

À la Fût Série Wanted du Chai Brune Sauvage Assemblage et collabo Sutton Brouërie) 5.8%

alfbsLa cote OO : B+

La beauté dans la complexité vient avec la justesse et la sagesse, et non la folie.

Brune sauvage ou oud bruin?  Olfactivement elle ressemble vraiment à leur oud bruin, peut-être plus vanillée qu’à l’habitude et moins de cola.  Fruitée en bouche?  Que oui!  De la prune, du raisin et un peu de cerise pour une bouche complètement complexe, un peu sèche mais pas trop, avec des levures sauvages mais pas du tout fermière/étable.  La finale quant à elle révèle du chêne bien tassé, du miel et du grain un peu sablonneux, avec une pointe de grain torréfié en sortie.  D’un début un peu attendu, on sent que le fût a bien travaillé et sans être un incontournable d’À la Fût, un brassin tout à fait élégant à essayer.

Artisanal Brew Works (Saratoga Springs NY) BB Brown 5.6%

abw45La cote OO : B

Parce qu’Artisanal Brew Works peut bien faire dans le normal.  Très « B »ien faire même.

Dans la bière brune, le défaut est parfois de tomber dans le gros caramel, un peu à l’image de trop de scotch ale; ici on a gardé de la belle orge bien volubile et spécialement bien grillée.  Très régulière en bouche, cette Newcastle non dilué n’a rien d’extrême mais présente une texture crasseuse, comme il le faut.  Encore meilleure toujours par sa régularité, la finale laissera le souvenir d’une BB Brown qui mérite facilement un beau B.

Blyth Cowbell Brewing and Distilling (Blyth ON) McNall’s Mission Honey Brown Ale 4.8% 20 IBUs

cmmVoir le miel sur une bière… d’abord on se dit « ça sera too much » mais on finit par se dire « on mets du sirop d’érable après tout ».  Puis on réalise que c’est probablement juste pour décrire la couleur.

La cote OO : B

Parce que c’est une belle mission que de faire aussi pâle et aussi goûteux.

L’orge qui monte aux narines est assez pointue et commence bien cette boisson où le malt semble être à l’avant plan.  Son goût est ensuite un peu plus doux et s’étend longuement, quoiqu’un peu trop uniformément.  La finale présente quant à elle une pointe de miel de trèfle – c’est probablement seulement d’avoir lu le mot « honey » sur le contenant.  On ne ré-écrira pas l’histoire de la brune mais on y trouvera un confort vraiment fort.

Big Slide Brewery (Lake Placid NY) Hot Honey Brown (with ancho, poblano, cayenne et habanero) 6.6% 40 IBUs

bsbfall2018Loin de la ruche, on est dans le champs de piment au Mexique.  Le soleil plombera encore plus en bouche où l’on se brise les papilles, ou ça chauffe beaucoup (et délicieusement) mais que ça goûte peu.  On enfile donc plusieurs autres gorgées sans qu’on puisse s’y habituer et réellement l’apprécier, ça reste donc certainement une expérience intense, à laquelle il est facile de conclure à « too much ».

La cote OO : B-

Parce que maman!  Maman miel!  T’es où pour me consoler?

Grist Iron Brewery (Burdett NY) Maxximus Imperial Brown Ale 7.61% 32.61 IBUs

gi4Avec un nom comme Maxximus, on s’attend à un coup de poing de malts bruns et tous sauf subtils; non, ce sont de doux malts hyper peaufinés et vanillés.  À la gustative le malt est croquante et pimpante, pas vraiment votre Brown Ale usuelle, tout comme sa finale de raisin à la Baltic Porter sans la lourdeur de la torréfaction.  Survient enfin de la noisette en surprise, et l’on conclue par le grain et la vanille qui sont dotés d’une très grande profondeur malgré une absence de vieillissement.

La cote OO : A-

Parce qu’elle amène pas la grandeur par la violence mais la finesse.