Shawbridge IPA 117 5.8%

Cote OO : B-

Droite au but, de manière calme.            

À l’aveugle (ou plutôt sans le savoir), si l’on ne juge qu’à l’olfactive on pourrait avoir à faire avec une NEIPA très crémeuse (et très portée sur l’orange).  Sans être convaincu donc, il faudra y gouter pour y trouver une IPA ronde mais certes plus amère qu’une NEIPA sans l’être de manière irréfléchie.  Retour au calme relatif d’une IPA en finale qui ajoute un brin d’herbes vertes à l’extérieur.  La route entre Montréal est longue, assez droite, mais aussi ensoleillée et clôturée par la végétation.

Boon Oude Geuze Boon à l’Ancienne 2016-2017 7%

Juste en ouvrant le bouchon avec les dents, on est déjà servi avec le rançe délicieusement sauvage de la gueuze.  Ça commence bien, même avant le commencement.

Cote OO : B+

Sans demie-mesure.

Chez certaines gueuzes, on a l’impression que les lèvres nous rentrent par en-dedans, dans celle-ci à l’ancienne ce sont les narines qui semblent le dire d’emblée.  Cuir de selle de cheval et bonbon sûr en super astringence olfactive, pour une bouche à prévoir hyper sèche.  En effet, sèche et surtout acide d’abord, puis les levures reviennent avec une vengeance, spécialement en finale où le néophyte se demanderait certainement si cette bière était encore propre à la consommation.  Un peu de pissenlit et de houblon belge très amadoué pour conclure l’expérience qui s’en veut tout une même pour l’habitué.  Trop?  Peut-être.  Mais quand on cherche une gueuze sans demie-mesure, c’est un bon choix.

Le Naufrageur Doppelbock Sure Forte aux bretts 10.5%

ndsQuand on arrive dans une micro et qu’il y a une douzaine de nouveautés jamais goûtées, il y en a toujours une qu’on « spotte » immédiatement.  Au Naufrageur en été 2020, c’était celle-là.

La cote OO : B+

Parce que « du gros jus » ça s’applique aussi à la bière.

C’est juste moi ou elle a une jolie teinte rouge?  Ça lui va bien car le nez est justement en brune et rouge des Flandres, particulièrement porté sur le cola.  Aux cerises je dirais.  Les bretts sont aussi présentes, mais subtilement : on est loin de penser qu’on est derrière la ferme.  En bouche, elle décape un peu, puis l’orge de la doppelbock jusqu’alors tranquille se déchaîné; de la Belgique on passe à l’Allemagne.  Puis on avale et on retourne en Belgique, davantage sûre que brettée.  Pour conclure, le grain revient contrebalancé par les levures, triomphant ici d’une doppelbock qui cache très bien ses 10% et plus d’alcool.  Dangereuse donc, quand on parle de bière multidimensionnelle, on y est totalement.

La Confrérie Vio Aux Camerises 6%

cvacDans le bon vieux temps du verger, la vio était avec leur bon classique avec leur blanche aux pommes.  Pourquoi pas la camerise alors sur une recette pratiquée?

La cote OO : B-

L’attrait du changement?

L’aspect laiteux de leur blanche en toile de fond, la camerise s’est occupée de teindre le fond ce qui est bien car l’olfactive de framboise et de bleuet n’est pas des plus forts.  Mais le fruit est bien palpable par les papilles, se gardant une certaine réserve sur le sucre.  La finale avance des levures difficiles à déterminer mais bien au rendez-vous, tandis que la finale est plus lourde – le 6% assez haut pour une bière aux fruits se fait alors remarquer.  Le saut à la camerise en valait-il le jeu?  Oui et non, mais à tout le moins on ne nous a pas servi un jus insipide et zéro subtil.

Avant-Garde Artisans Brasseurs Ippon sanshô-gingembre 5%

ipponCote OO : C+

Sanshô peut-être gingembre sûrement. Trop.

Hummmmm… beau gingembre citronné qui probablement va dominer le reste de la bière, et qui ne serait que de mise dans un resto thaï.  Beaucoup plus à plat sur la langue, hormis le gingembre beaucoup trop fort, pas vraiment d’autre chose à gouter, à un tel point qu’on se demande quel est le type de bière sous-jacent.  La finale picote encore mais c’est tout, c’est une bière beaucoup trop porté sur la racine que le grain.

L’Esprit de Clocher Saison Citron’Ale Saison Citron-lime 5.1% 27 IBUs

ecscaNouvelle offrande en temps de COVID-19, n’en suffisait pas plus pour sortir la raison #jeboislocal.

Cote OO : B

Pas toujours humide en saison belge, on attend déjà les prochains excursions de la micro de Neuville sur le vieux continent.

Si à la vision de citron-lime vous vous figuriez du Sprite, on y est pas là du tout; c’est davantage le citron qui sort, et qui se mélange particulièrement bien au poivre noir de la levure saison.  La bouche est assez lourde en grain, et flirte avec le miel de l’orge tout en gardant le lien avec le citron, et finalement la lime qui amène encore plus d’acidité au mélange.  La finale est à la fois ronde et sèche, voire très sèche en aftertaste alors que le poivre noir remonte et le houblonnage vert ressort.  Légère et pour le printemps plutôt que l’été, l’Esprit de Clocher nous amène à autre part qu’une bière trop fruité, ce qui ne plaira pas nécessairement aux amateurs de « jus » de bière, mais avec un bel impact des levures le beer geek y trouvera son compte.

Big Slide Brewery (Lake Placid NY) Berliner Weisse with raspberry syrup

bsbrbwLa cote OO : B

Une bonne base est le secret pour la sauce.

Belle apparence, mais qu’en est-il du goût?  La framboise est bien présente sans être surpuissante, et la bouche est très sèche, à la hauteur de leur berliner weisse traditionnelle.  Pas très longue mais avec de la framboise rémanente, la finale reste bonne mais pas à dire que je m’en commanderais d’autres avant de prendre la version nue.  Je l’essayerais bien avec d’autres sirops d’ailleurs (surtout celui de petit muguet).

Hex and Hops (Bloomingdale NY)

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J’aime la mention « Tap Lines Last Cleaned »

Bloomingdale n’est certain pas reconnu pour son magnifique panorama, son centre-ville vivant ou quoi ce soit; à 10 minutes de Saranac Lake, ce n’est qu’un passage en direction de Lake Placid si l’on veut éviter l’autoroute à partir de Plattsburg.  Au « centre-ville » donc de ce petit hameau, dans ce qui pourrait ressembler à un vendeur de véhicules tout-terrain trône la relativement nouvelle Hex and Hops.  Elle, elle s’occupe d’abeilles.  Lui, a décidé de brasser.

Certe humble, l’intérieur fait brasserie d’abord, salon de dégustation ensuite.  Derrière le long bar, de l’équipement de microbrasserie – dans le vrai sens de micro, avec des cuves qui ne dépassent pas vraiment hauteur d’hommes.  Devant le bar, attablés ce qui semble être des habitués (pour un samedi après-midi) et derrière eux des tables de picnic ainsi qu’une longueur table et des chaises, qui semblent provenir d’une vente d’un ancien bureau d’avocats.  Ça fait petit village et assemblé à la hauteur de moyens limités, mais dans le royaume de la microbrasseries, les apparences sont souvent trompeuses.

hh1Alors qu’on a Pour Some Sugar on Me de Def Leppard dans les haut-parleurs, on consulte la carte d’une dizaine de bières où sont explorés IPAs, sûres, belge et strong ale (un style que je n’ai eu la chance de rencontrer que dans le nord de l’état de New York).  On commande donc 2 palettes servis par le brasseurs, vraiment sympathique et vraiment occupé – franchement, je ne m’attendais pas à autant de clients en plein après-midi si loin des pentes.

Ça dit quoi dans les verres?  More hits than misses, la dizaine d’années de brasserie maison du proprio ne fait pas de tort.  Pour la quantité c’est correct mais on aurait aimé de meilleur verre de dégustation.  Toutefois on sent que les moyens étaient limités et ce qui importe c’est ce qu’il y a dans le verre.

Alors, on y va?  Pour les mordus en ski à Whiteface, c’est un long 30 minutes.  Suffit de se découvrir une bonne curiosité brassicole.  Pour les assoiffés de passage surement.

On goute quoi?  Sans contredit, leur IPA au miel, qui a encore place à amélioration mais qui fait on-ne-peut-plus dans le thème.  Sinon, leur belges et leurs strong ales.

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Hex and Hops (Bloomingdale NY) Plummed it Up Kettle Sour 6.7%

hh1La cote OO : B-

Le fruit sans artifice, de la musique un peu trop 2 ou 3 accords.

Malgré les pruneaux à la recette et au nez, on a vraiment l’air d’avoir à faire avec une sour ronde est pas très sèche.  Le goût va dans la même veine, et la faible acidité est rapidement remplacée par le pruneau assez sucré, puis une pointe de sel.  Les houblons ne sont pas de reste et sont assez persistents, tandis que l’aftertaste est un tantinet porté par l’orge.  Un peu all over the place et assez pruneau bleu, une sour assez égale mais qui manque de particularité.

La Fosse (Donnacona)

fosse6La seconde en moins d’un an à Donnacona, or si la Shed n’avait pas déplu avec aussi peu de nouveauté depuis son ouverture le bièrophile de Portneuf (où le beer très très geek de Québec) en est peut-être resté sur sa faim.   Après plusieurs mois de retard, enfin en décembre 2019 la Fosse arrive juste avant noël.

À quelques centaines de mètres l’un de l’autre, La Fosse est plus petite, mais l’équipement ne pourrait être plus visible et la micro fait pas mal plus palpable.  Sans savoir pourquoi, elle peut rappeler la Boite à Malt de Lévis.  On s’approche donc au bar et drame!  Pas de palette pour ceux qui se .  Heureusement depuis leur ouverture, la Fosse a corrigé le tir et à peine un mois plus tard, palettes, growlers et canettes sont déjà dans le frigos à l’entrée.  Et parlant de l’entrée, derrière le bar juste à côté, la carte, offrant 8 bières locales dès l’ouverture.  Deux sûres, une rousse, une blonde, une IPA, une Stout, etc, si j’avais à partir une microbrasserie c’est un peu comme ça que j’aimerais la partir, avec de la variété quoi.

fosse2Dans le verre, ça donne quoi alors?  Après 2 visite et la carte complètement essayé, faut l’avouer, la Fosse semble avoir fait ses devoirs avant d’ouvrir ses portes, de ses bières plus aventureuses (gose clémentine gingembre par exemple) à ses plus sages (leur blonde d’entrée de gamme).  Dans l’assiette puisqu’on y est?  Un menu assez court (que 4 plats principaux plus des entrées) mais pas trop cher (comme ses bières d’ailleurs) et bien fait.

En leur souhaitant la meilleure des chances, avec 3 nouvelles micros dans la région (en comptant la Shed de Donna et la Ferme du Tarieu de St-Anne-de-la-Pérade) l’explorateur brassicole a maintenant plusieurs nouveaux choix le long de la 40 en direction Trois-Rivières.

Alors, elle vaut le détour?  En toute franchise, certainement plus que sa rivale de village, qui devra maintenant monter son jeu d’un cran pour ne pas perdre à celui des comparaisons.

On essaie quoi?  Leur rousse pour la tradition, leur gose pour la facilité et leur stout comme dessert.