« A tasting in the making » comme diraient les amoureux de Shakespeare. D’une batch spéciale à de la grande production même disponible à l’épicerie, à quoi se compare telle alors que l’aîné vient d’être décloîtrée après plus de 3 ans en cellier?
Rarement peut-on voir autant de différence au visuel, pas seulement au niveau de la mousse mais aussi de la couleur, alors que la plus vieille arbore une robe rouge beaucoup plus profonde et moins laiteuse que l’aîné. Certes plus invitante, la couleur n’est après tout qu’un détail alors on met coupes sous le nez. Du côté de l’aînée, le couvert de mousse semble masquer l’odeur inébralanble de Rouge des Flandres. Pour la plus jeune, l’odeur pique davantage et semble un peu moins porté sur la vanille du fût. On a donc la force tranquille et la pimpante jeunesse donc pour ce qui est du nez, pas de gagnant.
En bouche, c’est un voyage dans le temps au niveau mémorial, alors que la Rouge de Mékinac était l’une des seules du genre avec la Hildegarde de Boquébière. En finale c’est de la fraise, ultra-mûre, et le tout est arrondi par le fût qui reste bien dosé. Pour l’édition non vieillie dès l’arrivée le liquide est un peu moins âpre mais peut-être un peu plus acide. Elle se veut aussi un peu plus élastique en bouche (pas surprenant avec son visuel laiteux) tandis que la fin porte légèrement plus sur la cerise que la fraise, et l’aftertaste est légèrement plus vivant. Évidemment on va ensuite intervertir les verres un peu et surement les années ont su attenuer l’acidité.
Le gagnant alors? Très difficile à dire. Côté note, on donnera A+ au deux. Côté « trip d’experience », A+ toujours. Mais ce n’est pas le but que de faire une évaluation de politicien, alors on tranchera pour la plus jeune. Plus vivante mais aussi, à plaisir égal, celui disponible en frigo d’épicerie est plus facile que la patience pour attendre environ 3 ans et demi en cellier.
Mais le plus grand gagnant dans tout cela, c’est l’évaluateur qui aura 2 Rouge de Mékinac à évaluer. J’en cherche mon chapeau de cowboy.