À la Fût Cancan Western Triple blanche vieillie 2 ans en tablette de dépanneur 8%

Cote OO : B+

Pas besoin d’un PhD pour bien réussir.

D’emblée, les attentes sont plus ou moins fortes ne sachant les conditions plus ou moins bonnes du dépanneur et de l’éclairage des 24 derniers mois sur cette bouteille.  Le nez belge est pleinement régulier et très porté par les levures, n’était-ce du blé pour arrondir le tout on dirait davantage triple belge que triple blanche.  A l’instar de l’olfactive les levures s’occupent des papilles et la céréale semble un tantinet plus mince, on avale donc cette bonne dose de funk pour y retrouver du houblon un peu fatigué d’abord mais surtout du pain a levain qui n’a pas la subtilité comme épithète.  Est-ce que sa jeunesse ardue en dep l’a bonifiée? Bien que l’on sente que ça l’a altéré elle est loin d’être à dédaigner. 

Unibroue La Résolution 2019 Bière noire de style belge (vieillie 2 ans en tablette de dépanneur) 10% 21.5 IBUs

Une autre (potentiellement) belle découverte en dépanneur « non spécialisée ».  Heureusement trouvée dans le fond du frigo, ordinaire pour le vieillissement mais à l’abri de la lumière.

Cote OO : B

Un rigodon de noël : ça swingue solide mais ça reste amical.

Pour une fois peu usuel de la part d’Unibroue, le nez tire davantage sur le côté noir que celui belge, sans toutefois oublié le caramel du grain; ça s’annonce certes sucré mais pas de pain et en général de la lourdeur qu’on peut lui associer parfois.  L’attaque est soutenue et assez forte alors que la muscade et la noix de Grenoble attaquent en duo, puis lorsqu’on l’avale… la mélasse comme rarement sentie et les épices dans le eggnog (lait de poule).  Définitivement, une bière auquel on doit se préparer, qui apporte l’intensité des bières de noël mais en version un tantinet plus légère, et avec une finale long, bien remplie et presqu’amère malgré un faible 22 IBUs (oups, pardon, 21.5 IBUs). 

Vrooden Signature Old English Ale 24 mois en fût de chêne 10%

Parce qu’il est impossible pour un évaluateur de bières de rester impartial et de n’avoir aucun style de bière préféré (sinon, je n’ai que faire de son avis).  Pour cette offrande de Vrooden, il me faut affirmer que juste le concept me plait : les vieux styles anglais ne courent pas les rues au Québec (ni la old ale, ni l’english strong ale) et ce n’est certainement pas de ma faute.  En espérant que Vrooden livre à la hauteur de mes attentes, ce qu’ils sont capables de faire.

Cote OO : A+

Ivresse.  Des sens.

On renifle le verre.  Ah.  Ok.  On le dépose et attend 2 minutes.  Puis on re-hume et on essaie de ne pas s’emballer devant ce nez d’orge liquoreux et vanillé, voluptueux à souhait et diamétralement opposé à la west coast IPA qui ne semble pas contenir de grain.  Bon, on se calme. À peine vineuse et boisée, on mets terme à la tergiversation, pour tomber encore plus profondément dans le sucre boisé du grain.  Les 24 mois sont évident, et on craint d’être déçu par la finale après une telle bouche et un tel nez.  Mais non, c’est le chêne qui engage le combat avec l’orge caramélisé, et avant même l’aftertaste, on se moque du gagnant tellement le combat est magnifique.  Puis on essaie de se contenir : d’accord, pour ceux qui n’aime pas le style, elle pourrait paraître trop lourdre.  Mais de l’autre côté, si vous n’aimez pas cette offrande de Vrooden, abandonnnez l’idée des vieilles anglaises.   De la trempe de la UBU ale vieilli dans le chêne, moins poussée qu’un barleywine, plus profonde qu’une brune, si j’avais une dernière bière à choisir à la public house avant de rentrer à la maison à pieds en titubant, il s’agirait de celle-ci.

Microbrasserie Charlevoix La Vache Folle Imperial Milk Stout (vieillie 5 ans en cellier) 9%

Cote OO :  B+

La paresse peut venir avec les années.  Un beau ptit somme par contre.

Un autre grand classique de la bière noire au Québec, sans dire qu’elle est anonyme dorénavant, elle a été dépassée depuis… ou bien alors c’est juste qu’on ne la voit plus parmi la masse?  On y plonge donc le nez pour se voir servir une grande rasade de stout un peu liquoreuse et assez fruitée pour le genre.  Le raisin rouge et sec, la crème et le café léger s’occupe ensuite des papilles, tandis que l’orge et presqu’uniquement l’orge se charge de la finale, bien torréfié tout en laissant passer un ou deux raisins secs.  Tout ce qu’on peut attendre d’un stout imperial, tandis que pour le côté lactose on sent que celui-ci s’est amenuisé avec les années en cellier.

Vrooden Saison Brett Allemande vieillie en fût 5%

Pas habitué de voir des barriquées à 5% ou moins.  Mais de l’éclatée Vrooden il faut bien essayer.

Cote OO : B

Merci à Vrooden de jamais ne se reposer sur ses lauriers.

On oublie ça la saison et vive les bretts!  De la vanille brettée à profusion et lointaines sont les levures saison, mais on s’en fout un peu.  Les bretts sont intenses sur le côté de la langue mais c’est une saison franche finalement car le poivre sort enfin.  La finale est sauvage et un peu amère, prouvant vraiment que Vrooden sait nous amener ailleurs.  Fleurie et sauvage sont des mots qui peuvent bien aller ensemble, même avec un fond allemand surtout en ce qui semble toucher les houblons.

Vrooden Gose Vieillie en fût 5%

Cote OO : B+

Renaître des cendres, dans du beau bois brûlé.

La gose est une bière qui se sent salée et celle vieillie en fût de chêne de Vrooden est assez typique malgré un vieillissement qui l’est pas mal moins. Le baril est bien vanillé et fait le bon contrepoids sucré au sel, et pourtant en bouche c’est la coriandre ensoleillée (ou bien les houblons à caractères d’agrume) qui triomphent, donnant presque l’impression d’avoir été assaisonnée.  Clôturée par le jeu des minéraux et des tannins, on aurait pu la vieillir davantage ou alors pas du tout (même si l’on préférerait la première option), reste qu’on a droit à tout une gose avec cette offrande de Vrooden.

Naufrageur Pilsner Impériale Vieillie en fût de Téquila 9%

npiLa cote OO : A-

Le mystère est la seule vérité.

Vanille…. et quoi d’autre?  Un peu de bière sûre en prime, un peu de mangue, aussi sans le côté poivré et cactus qu’on peut parfois sentir dans les bières vieillies en fût de téquila.  En bouche c’est tout sauf une pilsner, ça s’approche plus d’une bière un peu sûr profonde et profondément fuckée – d’accord, bizarre.  La finale est exactement dans le même ton, du yogourt à la mangue et à la mangue qui se termine sur un élan d’orge.  Puis finalement le poivre et le houblon à peine vert.  Le genre qui nécessite une suite de gorgées dans lesquels on trouvera toujours quelque chose de supplémentaire à chaque fois.  Le tout baignant dans un liquide frisant les dix pourcents, on va finir par divaguer sur son existence… cogit ergo sum.

Schoune La Part du Diable version double blanche assemblage d’une double blanche belge vieillie 6 mois en fut de Riesling et Sauvignon Blanc 6%

spddLa cote OO : B

Faire confiance et boire sans questionner.

Un peu funky ce qui pourrait faire penser à leur P’tite Gueuze avec du vin (blanc, riesling).  Molle en bouche mais la finale est bien goûteuse, avec l’aspect boulanger de la belge qui se veut très rond et qui évite d’amener un peu du caractère extraterrestre ou de déplacé comme certaines bières de Schoune.  Ça se boit tout seul malgré que le vin est un peu trop fort, mais s’il en reste qu’elle n’est pas très belge standard, plutôt wild quasi gueuze agrémentée de sucre candi.

Noire et Blanche Microbrasserie L’!!! Triple Exclamation Triple IPA brassée avec le miel verge d’or d’Intermiel (vieillie 15 mois en cellier) 10%

nbteLa cote OO : D

Live and Learn.

C’est probablement parce qu’elle a traîné trop longtemps en cellier mais le houblon semble fatigué mais puissant, poivré et un peu rance.  Même chose en bouche, le pissenlit est assez présent mais heureusement, l’orge qui colle sur les dents est mieux balancé.  Çoté finale, le miel assez fleuri est de mise, mais très peu sucrée comme si la seconde fermentation en bouteille avait tout emporter.  Je ne peux malheureusement pas dire que c’est une expérience agréable et même s’il s’agit d’une triple je n’aurais peut-être pas dû attendre si longtemps.

Hopfenstark Boson de Higgs Berliner Weisse Rauchbier Saison vieillie environ 3 ans en cellier 3.8%

hbdhLa cote OO :  A+              

Whatever.  Fraiche, un an, deux an, trois ans.  Whatever.

À quel point une sour ale peut-elle tenir en cellier?  On poursuit l’expérience à 3 ans avec l’une des meilleures bières au monde selon l’auteur de ces lignes.  On y trouvera un nez autant fumé que légèrement vanillé, comme s’il avait séjourner en barrique de chêne neuf un certain moment.  C’est fraîchement et franchement alléchant mais assez différent de la version fraîche.  La bouche est sûre, c’est évident, mais c’est le houblon et les levures qui ressortent plus à ce niveau… sans oublier la fumée pas très dense mais bien visible.  Pour conclure, c’est l’explosion du bois de pommier qui a chauffé l’orge, et qui me raccorde à mes anciens sentiments.  Plus amortie… pour une rauchbier… mais certainement à la hauteur de mes attentes, quoique légèrement plus houblonnée.  Un succès renouvelé donc, même après 3 ans.