La Shed La Mémère Session IPA DDH 3.5%

Cote OO : B+

Un homélie populaire pour réveiller l’église.

Beau concept, de plus de la part de la Shed qui à ce jour est davantage conservatrice qu’avant-garde.  Le nez est à la frontiere du rictus d’agrume alors disons simplement que le nez d’orange, d’ananas et d’abricot est exubérant sans tomber dans l’insolence.  On retrouve ensuite une session légère en bouche , légèrement gazonnée, mais qui ne s’étend pas aussi bien que le nez.  Il faut donc l’avaler pour avoir droit au même élan vert et une amertume tranchante spécialement pour une dry hop.  Cette mémère remplit donc les attentes et amène une belle palette de houblons variée tout en restant légère où il le faut.  Une belle offrande de la shed qui devrait sortir plus souvent de la norme. 

Le Corsaire Oreille de Crisse Ambrée à l’érable (revisite avril 2021) 6.5%

Cote OO : B+

Parce qu’il y a des cabanes à sucre à Lévis aussi.

Belle robe entre le rouge et l’orange, la partie ambrée est certes bien atteinte tandis que le nez sait bien unir feuilles brûlées et sirop.  C’est assez lourd mais printanier de toute façon.  En bouche on soupçonne soit du thé Lapsang Souchong au bois de cèdre ou alors du bois de pommier à la Schlenkerla.  Côté finale, c’est le grain de la Schlenkerla mais sans la lourdeur de celle-ci, des oreilles de crisse et non du bacon en fait.  Au final elle me fait penser à la Charbonnière de Dieu du Ciel!.mais en version cabane à sucre, ça fait donc bière de gars de bois qui n’ont pas peur des calories, et une belle visite à chaque fois. 

À la Fût Cancan Western Triple blanche vieillie 2 ans en tablette de dépanneur 8%

Cote OO : B+

Pas besoin d’un PhD pour bien réussir.

D’emblée, les attentes sont plus ou moins fortes ne sachant les conditions plus ou moins bonnes du dépanneur et de l’éclairage des 24 derniers mois sur cette bouteille.  Le nez belge est pleinement régulier et très porté par les levures, n’était-ce du blé pour arrondir le tout on dirait davantage triple belge que triple blanche.  A l’instar de l’olfactive les levures s’occupent des papilles et la céréale semble un tantinet plus mince, on avale donc cette bonne dose de funk pour y retrouver du houblon un peu fatigué d’abord mais surtout du pain a levain qui n’a pas la subtilité comme épithète.  Est-ce que sa jeunesse ardue en dep l’a bonifiée? Bien que l’on sente que ça l’a altéré elle est loin d’être à dédaigner. 

Le Castor Jalisco Bière brune impériale 9.7%

Cote OO : B+

Toute sauf la bière mexicaine populaire (donc pleine de goût!).

De par leurs dernières offrandes inspirés des spiritueux mexicains, on s’attend à quelque chose de fort du Castor et on est pas déçu avec le solide nez qui rappelle un peu la nut brown ale (une couleur aussi!), bien bretté, poivré (poivre noir) et avec un peu d’imagination, affublé d’aiguilles de cactus.  L’amorce gustative est tranquille et la bière brune s’échauffe lentement sur des bases de levures toutes juste funky mais dans l’ensemble bien ronde, spécialement en finale où elles se mélangent au chêne du baril et le piquant vanillé de la tequila vieillie.  La sensation environ une minute après l’avoir avalé est une belle surprise : léger piquant sur les côtés de la langue, rien pour effrayer mais ça clotûre bien l’expérience où tout est joué en finesse, même la chaleur de l’alcool qui semble passablement inférieur à ses presque 10%.

Microbrasserie de Charlevoix Dominus Vobiscum Lupulus 10%

Cote OO : B+

Certains réussissent mieux que d’autres le saut de boulangerie à la pâtisserie.

Veloutée, du pain habituellement retrouvé dans la bonne vieille Vobiscum, ici la micro de Charlevoix a passé à la pâtisserie d’un gateau foncé et bien touché de muscade, sans pour autant que ça ne fasse trop bière de noël.  Les épices continuent leur chemin jusqu’à la bouche où l’on se rapproche de leurs éditions double et triple plus normales.  La finale est hyper gouteux, toujours en encore la muscade, avec le baiser de houblons belges plus feuillus qu’amers (même si on parle de Strisselspalt, Simcoe et Amarillo).  Le buveur a ainsi droit à un hybride entre la bière de noël (mais en version plus subjuguée) et une double tout ce qu’il y a de plus typique (spécialement pour Charlevoix).

La Fosse Pétrichor Double IPA 7%

La pluie sur le sol ou la chanson de Ne Obliviscaris?  La Fosse nous surprend avec une double IPA dispo par surprise, qui devra néanmoins rivaliser avec leur quasi-imbattable Double du Transcon.

Je ne sais pas si l’idée était d’avoir une moitié supérieure de cannette de la même couleur que la bière mais si c’était le cas, mission accomplie.

Cote OO : B+

Courtney Laplante de Spiritbox dans The Mara Effect : superbe fry screaming qui s’entremêle avec sa voix mélodieuse.

Neo-anglaise par sa teinte, si l’on se fie au visuel elle risque d’être passablement plus en aromatique qu’en amertume.  Sans surprise donc, le nez est crémeux et 90% agrume d’ananas et de fruits de la passion accompagné d’un petit 10% de gazon.  On laisse tomber la subtilité (et le crémeux) lorsqu’elle se pointe aux papilles : de l’amertume assez tranchante que le grain mettra de longues secondes à contenir.  Or en la gardant 10 secondes en bouche, on a droite à une belle bière équilibrée, qui se termine de très jolie manière dans un aftertaste assez long et moins aggressif.  Il en résulte une bière plus pesante que leur Transcon, peut-être pour un public plus averti, mais presqu’aussi bonne.  Une belle découverte de fin d’année à Dona.

Overhop Dark Forest Sour ale sure noire 7%

Cote OO : B+

Killswitch Engage : du métal souriant.

Juste assez noire pour être appelée noire, le nez l’est plus que le visuel et le mix de fruits des champs est soutenu quoique modéré.  L’arrivée en bouche est d’abord fruitée puis le grain puis les houblons tropicaux à saveurs de melons.   La finale colle à la langue et la bière noire aussi collante avec son grain de café amène une belle contrebalance.  Simple mais elle amène exactement ce que l’on veut en belle quantité.  Au finale le gout qui en sort est celui des mures, mais c’est probablement la couleur de la bière qui nous font croire ainsi, en fait certainement car elle ne contient fraise, bleuet, framboise et cerise (à peine perceptible au cours des premières gorgées.  

Le Presbytère (Collab Guy Bellemare) Réserve de Noël Quadrupel aux épices 9.3%

La bonne vieille bière de noêl.  Bon, disons, vieille bière de noël car pas toujours bonne.  Des épices oui mais pas obligé de répandre le pot au complet de nous.

Cote OO : B+

Davantage un voyage qu’une fête annuelle.

Sur la cannette, on voit le mot quadrupel avant épices et c’est justement ce qu’on retrouve au nez légèrement anissé et de cannelle modérée.  La texture est molle, un peu caramélisé et emprunte de la signature olfactive particulière au sucre candi.  Toutefois, qui dit quadrupel dit beaucoup de matière et celle-ci était réservée pour la finale, teinte par les mêmes 2 épices et la rondeur de l’alcool, avec l’anis étoilé qui s’en sort bien en restant balancé, LE mot pour définir cette bière de noël.  Trop souvent, on voit trop épicée (spécialement avec trop de muscade et de cannelle) ou trop sucrée (sirop d’érable, cassonade), ici Francis du Presbytère et Guy Bellemare ont sû bien misé, en s’inspirant davantage du côté belge de la chose.

Les Grands Bois Robot Vampire II La Revanche des Cannibales Grodziskveik 3.5%

Fusion, c’est facile de faire de la fusion.  Mais on ne peut pas dire que sur le principe, le mélange Grodzisky et Kveik n’attise pas le feu de la curiosité brassicole.

Cote OO : B+

Pas tout d’avoir la bonne idée, il faut savoir la livrer.

À en juger par la clarté très trouble du liquide, aucun doute qu’on a eû la main lourde sur le blé, et sur la fumée aussi qui semble elle aussi bien sentie avec le côté orange collante de certaines kveiks. Peu de surprise en bouche, le mélange levure et céréale fumée fait bon ménage, pas trop amère, pas trop sucrée, pas trop forte ni trop faible : du bon jus qui goûte la bière, pas le jus.  La finale amène un peu plus le fruité naturel du blé, puis la fumée puis le houblon puis le côté boisé des levures.  Une super bonne idée mais une réalisation encore plus solide, comment l’idée s’est rendue à Saint-Casimir on s’en fout tant que c’est bon.

Big Slide Brewery (Lake Placid NY) #4 Bobby Oud Bruin 7.8% (aged 20 months in cellar)

What to think upfront about the possible interpretation of the oud bruin style by an fermentation avant-garde brewery such as Big Slide?  The bar is high.

OO Grade: B+

Ice pond hockey: less talent but as much as fun to watch during a nice cool weather.

Above a color that fits the brown sour Belgian style, the abundance of balsamic is very warming, albeit not as sweet as other sour brown with a big cola backbone, in fact judging by the nose alone one can expect a wild and dry experience.  Upon arrival, palate is treated by raisins before the balsamic comes back and join the party, letting even a taste of root beer in.  For such an acid and tannin-packed beer, it would be easy to expect a smooth, almost velvety mouthfeel, but Bobby’s oud bruin remains light-hearted, refreshing and even bring a little bit of liquorice heat on the tip of the tongue.  In all honesty, coming from BSB’s funk room I would have expected a little bit more of the house wild yeasts, but the drinkability of this oud bruin makes up for it.