La Baleine Endiablée Orloge Simard Race de Soif Saison Impériale Norvégienne aux mûres et basilic sacré 10%

Cote OO : B

Pour le côté totalement débridé.

Lisez le nom ici-haut : mon dieu que ça n’a pas l’air intelligent, il faut donc essayer si une saion avec levures norgéviennes poussée à 10% est un bon choix.  À l’olfactive, c’est déjà un combat entre la levure sèche norvégienne, le poivre noir et le sucré de la mûre.  Pourtant, avec une belle onctuosité au niveau de la tenue en bouche on garde encore espoir, toutefois une fois avalée c’est comme si tous les ingrédients entraient un capharnaüm indescriptible.  La seule chose facile à établir du moins c’est que le taux d’alcool est totalement imperceptible.  Selon mon beau-père, les shows d’Orloge-Simard sont fuckés à souhait.  Leurs bières aussi semble-t-il.

Vrooden Saison Brett Allemande vieillie en fût 5%

Pas habitué de voir des barriquées à 5% ou moins.  Mais de l’éclatée Vrooden il faut bien essayer.

Cote OO : B

Merci à Vrooden de jamais ne se reposer sur ses lauriers.

On oublie ça la saison et vive les bretts!  De la vanille brettée à profusion et lointaines sont les levures saison, mais on s’en fout un peu.  Les bretts sont intenses sur le côté de la langue mais c’est une saison franche finalement car le poivre sort enfin.  La finale est sauvage et un peu amère, prouvant vraiment que Vrooden sait nous amener ailleurs.  Fleurie et sauvage sont des mots qui peuvent bien aller ensemble, même avec un fond allemand surtout en ce qui semble toucher les houblons.

Le Naufrageur Saison d’la Chasse Saison Houblonnée 4.75%

nshToujours drôle de voir le pourcentage d’alcool avec une précision au centième.  « 4.75% une chance parce qu’à 4.8% no way »?

La cote OO : B-

On voit très loin d’à partir de la cache.

Allemande, IPA ou saison?  Le nez est un peu incertain : poivré mais houblonné à la « y’a du Citra et du centennial là-dedans ».  En bouche c’est … expansif.  Difficile à décrire mais c’est large et haut, un horizon de saveur difficile à préciser.  En finale, on revient au côté allemand, comme si l’on avait pris des levures allemandes et qu’on les avait mélangé avec du houblon du Pacifique Nord-Ouest.  Vraiment pas saison (où est le poivre), pas IPA donc, on est en territoire un peu incertain mais certainement digeste, c’est une bière assez facile mais large, très large.

Le Naufrageur Saison Érable Saison 5.8%

nseLa cote OO : B-

Ce n’est pas parce que l’érable n’est pas une spécialité de Gaspésie que le Naufrageur ne peut pas faire une saison simple et efficace.

On aura beau voir le dessin de cabane, le nez n’est pas très sucré ni boisé, en fait il est pas mal neutre sinon à peine citronné.  En bouche c’est du sucre dur mais de manière assez subtile et plutôt houblonné; ce n’est ni saison (où est le povire) ni érable (où est le bois) mais c’est assez frais.  Pour la finale on a droit à l’âpreté un peu boisé mais le sucre semble se heurter aux houblons.  Loin d’être la meilleure bière à saveur d’érable on ne peut pas dire qu’elle est indigeste, mais elle utilise le sucre d’érable plutôt qu’elle l’illustre.  On est donc pas loin de la Belgique (le sucre candi se goûte lorsqu’on sait que cette bière en contient) alors suffit de la prendre comme saison truquée et elle s’apprécie facilement.

Allagash Belfius (Assemblage saison et lambic) 6.7%

abelfiusLa cote OO : A-

Secouer sans remuer.

Servie à l’aveugle, 2 secondes sur le verre pour dire « c’est du Allagash ça » avec les levures sauvage du bord de la 95, un peu sûrie et assez sèche.  Elle viendra ensuite surprendre par son amertume assez marquée et peu commune à la signature de la maison, le tout accompagné de la pêche de la Lambic de Lindeman’s.  Il y a ensuite un je-ne-sais-quoi de difficile à décrire – la magie du poivre de la saison en version « coolshippée » peut-être, puis du beau fût de chêne très frais, très gouteux.

Dans les Allagash, c’est rarement une question de bon goût, et encore moins de qualité; dans cette Belfius tout y est et quoique moins bonne que leur stellaire Curieux, c’est une offrande que je consacrerais à plusieurs, plusieurs reprises.  Et à ceux pour qui les belges traditionnellement assez sucrée pourraient faire peur, une preuve que la grande petite (ou petite grande?) de Portland peut maîtriser les assemblages aussi.

Robin Bière Naturelle Saison Avoine & Miel 7.7%

rsamUn concept qui vient chercher le curieux : la fraîcheur de la saison en version céréale avoine et miel.

La cote OO : B-

N’hésitez pas pour rassasier votre curiosité.

Mais quel nez, ô mais quel nez!  Les bretts un peu hors norme, mais la rondeur du miel fleuri et du lointain jus de citron qui dépeint tout un portrait olfactif.  Un pas de recul à l’arrivée en bouche : c’est hyper frais mais aussi hyper clean, alors que je m’attendais à trouver la douce texture de l’avoine.  On aimera donc vraiment plus la finale toujours fraîche et plus funky que le nez, qui amène de la pomme bien verte.  On pourrait facilement se demander à quoi on aurait à faire si le miel et les lactobaciles n’étaient pas de la partie car c’est une saison sèche mais autrement totalement dénaturée, avec du houblon qui sort au fil des gorgées.  À l’image de certaines autres offrandes de Robin, une bière pour la curiosité d’abord et un goût intéressant ensuite, mais pas nécessairement le genre à débourser environ 20$ pour la quille.

Hopfenstark Boson de Higgs Berliner Weisse Rauchbier Saison vieillie environ 3 ans en cellier 3.8%

hbdhLa cote OO :  A+              

Whatever.  Fraiche, un an, deux an, trois ans.  Whatever.

À quel point une sour ale peut-elle tenir en cellier?  On poursuit l’expérience à 3 ans avec l’une des meilleures bières au monde selon l’auteur de ces lignes.  On y trouvera un nez autant fumé que légèrement vanillé, comme s’il avait séjourner en barrique de chêne neuf un certain moment.  C’est fraîchement et franchement alléchant mais assez différent de la version fraîche.  La bouche est sûre, c’est évident, mais c’est le houblon et les levures qui ressortent plus à ce niveau… sans oublier la fumée pas très dense mais bien visible.  Pour conclure, c’est l’explosion du bois de pommier qui a chauffé l’orge, et qui me raccorde à mes anciens sentiments.  Plus amortie… pour une rauchbier… mais certainement à la hauteur de mes attentes, quoique légèrement plus houblonnée.  Un succès renouvelé donc, même après 3 ans.

L’Esprit de Clocher Saison Citron’Ale Saison Citron-lime 5.1% 27 IBUs

ecscaNouvelle offrande en temps de COVID-19, n’en suffisait pas plus pour sortir la raison #jeboislocal.

Cote OO : B

Pas toujours humide en saison belge, on attend déjà les prochains excursions de la micro de Neuville sur le vieux continent.

Si à la vision de citron-lime vous vous figuriez du Sprite, on y est pas là du tout; c’est davantage le citron qui sort, et qui se mélange particulièrement bien au poivre noir de la levure saison.  La bouche est assez lourde en grain, et flirte avec le miel de l’orge tout en gardant le lien avec le citron, et finalement la lime qui amène encore plus d’acidité au mélange.  La finale est à la fois ronde et sèche, voire très sèche en aftertaste alors que le poivre noir remonte et le houblonnage vert ressort.  Légère et pour le printemps plutôt que l’été, l’Esprit de Clocher nous amène à autre part qu’une bière trop fruité, ce qui ne plaira pas nécessairement aux amateurs de « jus » de bière, mais avec un bel impact des levures le beer geek y trouvera son compte.

Les Trois Mousquetaires Hors Série Saison Brett Pêche 7%

ltmsbpLorsqu’on a une bonne bière comme la Saison Brett des Trois Mousquetaires, pourquoi l’affublé de fruits?  D’accord, d’accord, pour aller chercher un plus grand public – féminin particulièrement (et c’est souvent le cas des Berliner Weisse).

La cote OO : B

Comment ne pas scrapper.

Ça donne quoi une tarte bien fruité sur le bord d’une fenêtre dans une mansarde campagnarde belge?  Ça ou bien une fusion Georgia-Bruxelles.  De la pêche donc, assez épaisse (venant probablement d’un sirop) et de la belle brett bien franche.  La bouche est presque cheval, tandis que le fruit vivote, virevolte et finit par se poser sur la langue.   Une fois avalée, c’est la ferme à grosse gorgée mais encore là, la pêche, toujours sirupeuse mais avec plus de noyau (les pêches y sont mises au complet), compense bien jusqu’à l’aftertaste où la langue picote d’excitation – et peut-être du poivre de la levure saison qui arrive enfin à se faire goûter.  Posée à la suite de plusieurs gorgées, elle souffre peut-être finalement de l’ajout de la pêche qui enlève une certaine magie à la recette originale.  Less is More, but more can be good too.

Brasserie Générale Brassin Éphémere Amore Saison en fût d’amarone 4.6%

bgbeaLa cote OO : A-

Amarone.  Amore.  Amoureux maintenant.

Si l’on se fie à la vanille crémeuse et au chêne, cet élixir de BG propose l’attribut barriqué avant celui de saison fermière, à un tel point qu’on semble avoir sous le nez une des sauvages tranquille d’À la Fût.  La bouche est aussi ronde, et le caractère entre peau de raisin et de cerise noire démontre l’amarone, mais pas autant qu’en finale ou spécialement la rétro-olfaction certes très, très digeste.  Un pas de côté très impressionnant de la Brasserie Générale, j’espère alors que les barils qui ont été vidé il y a environ un mois sont déjà remplis à nouveau.