Le Castor Jalisco Bière brune impériale 9.7%

Cote OO : B+

Toute sauf la bière mexicaine populaire (donc pleine de goût!).

De par leurs dernières offrandes inspirés des spiritueux mexicains, on s’attend à quelque chose de fort du Castor et on est pas déçu avec le solide nez qui rappelle un peu la nut brown ale (une couleur aussi!), bien bretté, poivré (poivre noir) et avec un peu d’imagination, affublé d’aiguilles de cactus.  L’amorce gustative est tranquille et la bière brune s’échauffe lentement sur des bases de levures toutes juste funky mais dans l’ensemble bien ronde, spécialement en finale où elles se mélangent au chêne du baril et le piquant vanillé de la tequila vieillie.  La sensation environ une minute après l’avoir avalé est une belle surprise : léger piquant sur les côtés de la langue, rien pour effrayer mais ça clotûre bien l’expérience où tout est joué en finesse, même la chaleur de l’alcool qui semble passablement inférieur à ses presque 10%.

Le Castor Lutine Double New England IPA 8%

castorlutinePas tranquille à 8% d’alcool.  Hâte de voir le concept en action…

La cote OO : A

Populaire, pas parce que la première ni la plus légère.

Sans dire neutre, le nez est très retenu et va vers l’ananas, en aromatique probablement.  Elle est de bon répit pour les papilles et semble assez lourde merci, a l’arrivée en bouche du moins.  La finale est exactement dans le même ton et jamais, jamais elle ne fait son taux d’alcool.  Il s’agit donc d’une NEIPA toute à fait normale mais toute à fait bonne aussi.  Peu d’amertume donc, fidèle à son style il s’agit sans contredit d’une NEIPA qui en vaut bien des plus populaires, même plus.

Le Castor Fructus Brassée avec goyave, mangue et fruit de la passion 6.3%

cfLa cote OO : B+

Rigaud est au sud du Québec.

On s’habitue à la levure sauvage du Castor, mais on ne s’habitue pas;  car en s’habituant j’en deviendrais moins ravi mais le nez sauvage et le côté un peu âpre de la goyave a de quoi charmé.  Ronde à l’arrivée, cette bière à fruits à noyau et ronde, que j’essayerais d’en faire un sirop pour verser sur de la crème glacée ou la mélanger à du yogourt.  La finale est davantage vanillée, et amène plus d’horizontalité aux 3 fruits qui la peuple sans la dominer; elle me fait penser à bien des bières à fruits à Noyau qui se laisse emporter et celle-ci triomphe par sa simplicité et sa balance.  Dieu que le Castor sont pas assez reconnus au Québec; si le Trou du Diable a bien réussi avec ses bières de toutes les sortes, la moins volubile Rigaudienne le fait aussi bien mais de manière plus discrète.

Le Castor (bue à l’Emporium) Saison 5%

emp_sept19_2La cote OO :  C+

Parce que l’on nomme une bière par son style, elle doit bien représenter son style.  Comment ne pas faire alors.

Le Castor n’est pas la microbrasserie qui présente le plus de nouveautés alors quand on peut voir – ou plutôt gouter – ce qu’elle a à offrir du côté d’un style simple comme la saison, il est facile de se prêter au jeu.

Facile d’être déçu par le nez certes trop peu volubile : le nez qui trempe dans le liquide on ne peut que sentir un peu d’orge mielleux, sans plus.  Et heureusement sans moins.  Pour les papilles elle est également peu discernable; sans parler de déception on peut penser qu’elle devrait parler plus par le poivre et les levures.  Même chose en finale : trop peu.  En résumé, trop résumée.

Le Castor Farmhouse Cerise 6.5%

cfcEn avouant un faible pour les krieks, comment résister à cette version fermière?  On commence donc à être charmés avec la cerise assez marasquin (sucrée) oui mais aussi des levures qui sans être bretts sont bien présentes.  Toujours aussi sucrée en bouche, la très bonne gazéification vient contrebalancer l’intensité des saveurs, qui emprunte tantôt de la kriek, puis de la brett et même un peu de la rousse caramélisée.  Belge mais avec l’acidité en bonus, l’ensemble est rafraîchissant, fermier, et pas trop épicé.

La cote OO : B+

Parce qu’elle est profonde, longue à décortiquer, contemplative; une bière qui demande et commande le silence entre les gorgées.

Le Castor Cerise Assemblage de bières sauvages refermentées sur griottes biologiques 6.8%

cceriseSuper odoriférante, à quel point il y aura de la bière proprement dite sous cette avalanche de  cerises rouges, difficile à dire.  Pour ce qui est de la bouche, on pourrait s’attendre à plus sec mais non, le fruit en est presque pâtissier, se concentrant et s’éternisant sur la langue.  Triomphant en aftertaste, c’est de la bière sauvage (très sauvage) qui ne démontre pas le funky des bières bretts mais quelque chose de loin d’être propre aussi, dans ce que ça a de mieux.  Il faut savoir savourer le moment car cette Cerise a beaucoup plus à livrer que sa griotte, en autant que l’on veut se prêter au jeu de la patience.

La cote : A

Parce que c’est une belle preuve que même après des milliers de bières, on peut toujours être surpris même par une bière autant axée – jusqu’à sa couleur – sur la cerise.

Le Castor Cassis Bleuet Saison sauvage vieillie en fût de chêne 6.8%

ccb

Ça doit être l’étiquette, je m’attendais à quelque chose de bleuté comme liquide.  Est-ce que c’est grave?  A-!

Pour une bière au nom et au liquide qui contient 2 fruits, le nez est pas mal plus porté sur les levures et le grain, même s’il laisse passer une bonne odeur de bleuets bien frais.  Même chose au goût : à l’image des autres bretts du Castor, les levures sont certes très fortes mais pas si funky/étable que ça; on sent que la recette de grains qu’elles soutiennent est solide.  La finale est presque sûre mais surtout – et suavement – très fruitée, en ajoutant une très nuancée vague de poivre blanc, de mûres, de citron et de yogourt nature.  À tous comptes faits, une saison autant étoffée qu’en dehors de la saison typique, batie brique par brique toutes bien alignées.

La cote : A-

Parce que c’est une bière bien au-dela de la couleur et des mots sur son étiquette.  Si Unibroue visait davantage les grands amateurs de bières de micro, c’est à ça que ressemblerait leur bière de la série Éphémère.

Le Castor Stout à l’Avoine (2017) 5%

csaB  Est-ce que Mozart réussirait au 21e siècle?  Sûrement, mais dans quelle mesure?

Redécouvrir des classiques… toujours le danger de décevoir ou de surprendre.  Le nez est toutefois tout à fait tel que prévu : du malt, du malt et du malt, qui sans être brûlé est certainement bien chauffé.  Un nez ultra typique donc, ne manque que la texture de l’avoine, qui en bouche est à la hauteur des attentes.  Avec un houblonnage (plutôt anglais) qui semble plus fort que dans mes souvenirs, le malt un brin chocolaté est bien contrebalancé et prépare pour un aftertaste assez amer, mi-feuillu mi-torréfié.  Est-ce que cette castor est véritablement un grand classique québécois?  Non mais pour une bière qui passe maintenant presqu’inaperçu dans les dépanneurs spécialisés, c’est une sélection facile et judicieuse pour un après-midi tranquille.

Le Castor Provision Mosaïque 6%

cpmB-  Un type de houblon, ou un assemblage de plusieurs petits morceaux.

Pour une bière qui veut pousser un houblon en particulier (le mosaïc bien entendu) ça commence de manière très IPA au nez avec un triangle équilatéral agrume-herbe-feuille bien réparti.  Bien que pour le moment olfactif il faut oublier le grain, on passe à la bouche pour pointer vers le côté agrume, même si on s’éloigne d’une attendue amertume : sans être mou, c’est un liquide loin d’être tranchant qui flatte les papilles, sentiment qui se prolonge en finale, celle d’une IPA trop bien éduquée.

Sans trop de challenge et sans genre bien défini (outre qu’on y utilise des levures type saison), si une catégorie WC-NEIPA (West Coast New England India Pale Ale) devait se rajouter aux concours, on pourrait y inscrire cette mosaïque.

Le Castor Le Moine Féral Bière blonde de style abbaye avec bretts 8%

cmf

Me fait penser à la Allagash Golden Brett en moins réussi (ce qui peut ne pas sembler flatteur mais pas dans mon livre à moi).

B  Le mot juste pour la bête.

Sous un départ olfactif hétéroclite d’une IPA avec une colonne vertébrale belge de sucre, le fond d’étable des bretts est toujours là.  L’importante gazéification fait ensuite oublier toute trace de houblons, où c’est plutôt la blonde belge qui s’en tire bien au travers de tout ce funk, pour se conclure de manière chaude à la hauteur de ces 8% d’alcool.  « Moine féral » est une très bonne appelation, sauvage, pas parfaitement balancée mais surtout indomptable.  On en redemande.