Le Corsaire Oreille de Crisse Ambrée à l’érable (revisite avril 2021) 6.5%

Cote OO : B+

Parce qu’il y a des cabanes à sucre à Lévis aussi.

Belle robe entre le rouge et l’orange, la partie ambrée est certes bien atteinte tandis que le nez sait bien unir feuilles brûlées et sirop.  C’est assez lourd mais printanier de toute façon.  En bouche on soupçonne soit du thé Lapsang Souchong au bois de cèdre ou alors du bois de pommier à la Schlenkerla.  Côté finale, c’est le grain de la Schlenkerla mais sans la lourdeur de celle-ci, des oreilles de crisse et non du bacon en fait.  Au final elle me fait penser à la Charbonnière de Dieu du Ciel!.mais en version cabane à sucre, ça fait donc bière de gars de bois qui n’ont pas peur des calories, et une belle visite à chaque fois. 

Le Corsaire Davy Jones Nitro Stout 5.5%

cdjLa cote OO : B

Parce que  les pirates peuvent agir stratégiquement aussi.

Peut-être l’odeur de café dans la pièce, mais quand on approche le verre (de bière) on y trouve du stout vanillé, à peine teinté par le raisin sec, à la fois profond et léger.  Ce qui en choquera d’autant les papilles alors que la torréfaction du grain ne laisse aucune ambiguité, mais surtout permet de faire le lien vers le café si on l’a déjà bu.  Tranquille, toutefois pour une nitro stout c’est beaucoup plus goûteux et moins limpide que… vous savez cette autre nitro stout bien connue, malgré que le côté avoine soit plus ou moins palpable (peut-être l’effet du nitro?).  Se coiffant d’une belle note soutenue d’amertume en aftertaste, d’accord, on n’oserait lever le pavillon du meilleur stout québécois mais pour rester dans le thème, je le qualifierais de bon port d’attache pour amateur du genre.

Et bon, puisqu’on avait le café en main, ça donne quoi de passer de l’un à l’autre?  L’élément plus funky du café (l’arrosage à la stout après la torréfaction) semble absorbé, et qui on goûte à la boisson chaude c’est le cacao qui ressort davantage.  Puis on revient à la bière pour la trouver encore plus vanillé, et surtout très sucrée et fruitée en finale.  Certes un délicieux trip à se payer si l’on est amateur des 2 boissons!

Le Corsaire Treasure Island Session IPA Goyave 4% 18 IBUs

ctisigLa cote OO : B

Parce que sous l’arbre de l’étiquette, terre ferme.

Visuellement, c’est une bière de blé aux fruits ou une milkshake IPA; pour les narines c’est une IPA à la pêche très abordable.  Assez curieuse pour les papilles, la goyave attaque tôt, puis la forte gazéification et enfin une brève pointe d’amertume.  La finale vient d’abord  rappeler que c’est une bière de session par sa légèreté, mais son amertume modéré – à un niveau personnellement parfait pour une session IPA – est un bel exemple de personnalité douce et posée.  Je ne le répèterai jamais assez, 8 fois sur 10 lorsque l’on fait une bière de fruits c’est la main légère que l’on doit avoir sur les ingrédients hors renheitsgebot; bel exemple dans celle-ci.

Le Corsaire Brassin Spécial limité La Tombe Type Abbaye 8.5%

clt

Un nom qui fitte plus ou moins mais ceci dit, beau dessin!

B  Pas obligé d’être compliqué pour être complexe.

Sucré, le nez révèle une marmelade d’orange super concentrée, et si grain il y a il est certes très moelleux.  Une fois à l’intérieur, le liquide se veut un peu pâteux mais bien contrebalancé par une bonne effervescence, qui camoufle un certain manque de développement au niveau des saveurs… mais non, on devait garder le tout pour la finale, qui se veut remplie de sucre candi qui éclipse le côté fruité.  À quel(s) égard(s) un nom comme « La Tombe » représente cette bière difficile à dire, mais ça reste une belle belge désaltérante, bien goûteuse et sans prétention.

Le Corsaire Queen Anne Orange Sanguine 4.4%

qaos

L’été est encore jeune mais je prévois déjà qu’elle sera sur le podium de la saison, en espérant qu’elle sorte en canette.

A  Laissez faire les milkshake IPAs cette nouvelle robe fait parfaitement à la reine Anne.

Aussi épaisse en substance qu’elle le semble dans le verre, c’est un espèce de milkshake à l’orange ou de popsicle (toujours à l’orange).  Ensuite, là où mes papilles s’attendaient à recevoir une barge d’agrumes, c’est le grain qui mène et mène merveilleusement bien ce qui semble être des lactobacilles, dans une amertume légère.  Encore plus crémeuse, la finale et l’aftertaste de grain (on pourrait même croire à du blé) conclut cette révélation ou hallucination de soir d’été.

Le Corsaire Anne Bonny Ale blonde 4%

cabB-  Quand on est lassé – mais pas trop – des IPAs.

Super fruitée au nez, je suggérerais une bière assez simple avec beaucoup de dry hopping avec un houblonnage de goyave, de nectarine et de papaye.  L’arrivée sur les papilles est décevante côté intensité car le liquideest presqu’inanimée tellement elle ne pétille pas.  Et côté amertume on est aussi sur le côté tranquille de la chose outre une petite saveur herbeuse.  À en croire l’étiquette Anne aurait brûlé la plantation de son père alors peut-être qu’une fois le brasier bien ardant, l’amertume de son âme a disparu.  Pas une grande bien mais pour la terrasse du Corsuire en plein mois de Juillet elle trouvera sa place aisément.

Le Corsaire Barleywine 10.5%

cbw

Quand au magasin on me dit « cette micro là je l’aime pas sauf pour cette bière-là… »

B+  Vive la facilité.

Étonnamment claire pour un barleywine, le nez est aussi trompeur alors que celui-ci est comparable à la Stout impériale russe vieillie en fût de cognac de Frampton Brasse.  Tout aussi présent que sucré, le fruité se caramélise et se précise en bouche, dans une douceur amiable pour une bière à 55 IBUs.  L’aftertaste est le plus fin de l’expérience avec un souvenir de malt à peine rôti et une chaleur digne d’un pourcentage d’alcool dans les 2 chiffres.  Tel que lu sur le contenant comme suggestion de verre: « le crâne de ton ennemi », ce n’est vraiment pas une bière violente mais tout en douceur et en goût.

Le Corsaire Davy Jones Brassin spécial limité stout fort hivernal 7.1%

cdjB  Pour l’abordage d’un après-ski tranquille, très tranquille, seul sur le bord du foyer.

Très prononcée comme odeur, la vanille et la crème sont plus fortes que le café et laisse de la place à un petit aspect de bleuets et de groseilles.  Donc rien qui ne choque (si le pirate attaque, il s’approche donc furtivement) avant l’onctueuse bouche de gruau elle aussi tranquille.  Même chose en finale malgré la puissance des fruits et l’alcool assez contrôlant.  Un stout assez standard alors c’est un brassin spécial en quoi?  Peut-être pour l’amateur de stout conservateur.

Le Corsaire Fawkes Ale ambrée 6.5%

cfB-  Rien à remarquer mais aimable par moment (au singulier).

Houblons feuillus à tendances légèrement cuivre, le nez est un peu cuivré entre une rousse et une IPA bien balançée.  Très liquide sur la langue, le cuivre bien ambré revient dans une profondeur trouble, difficile à cerner mais de bonne longueur.  Plus bizarre que bonne,  un peu difficile aussi de savoir qui aurait le goût de s’en taper un six pack; on la garde donc pour un mix pack.

Le Corsaire Porter 7.2%

cpA  Un golden retriever; sans être la plus belle bière, c’est peut-être l’une des plus fidèles.

De l’impressionnant couvert de mousse presque solide, parvient à s’extirper du bois et des épices, bien sûr accompagnés de moka pas très chocolaté.  Le grain est ensuite très foncé et accompagné de muscade, de cannelle, de bois, de cola, de poivre blanc et noir.  La finale est amère et un peu visqueuse, comme s’il y avait du gruau à la recette ce qui expliquerait la très longue vie de la mousse.  L’aftertaste de moka conclue bien la bière qui n’a rien à envier aux brittaniques.