À la Fût Cancan Western Triple blanche vieillie 2 ans en tablette de dépanneur 8%

Cote OO : B+

Pas besoin d’un PhD pour bien réussir.

D’emblée, les attentes sont plus ou moins fortes ne sachant les conditions plus ou moins bonnes du dépanneur et de l’éclairage des 24 derniers mois sur cette bouteille.  Le nez belge est pleinement régulier et très porté par les levures, n’était-ce du blé pour arrondir le tout on dirait davantage triple belge que triple blanche.  A l’instar de l’olfactive les levures s’occupent des papilles et la céréale semble un tantinet plus mince, on avale donc cette bonne dose de funk pour y retrouver du houblon un peu fatigué d’abord mais surtout du pain a levain qui n’a pas la subtilité comme épithète.  Est-ce que sa jeunesse ardue en dep l’a bonifiée? Bien que l’on sente que ça l’a altéré elle est loin d’être à dédaigner. 

Broadway Microbrasserie Nouveau Départ Triple IPA DDH 8.8% 79 IBUs

Cote OO : B

Le premier pas dans la bonne direction.

Pour l’évaluateur de cette bière, le vic secret, c’est un mélange de violettes africaines et de pousse de vanille, ce qui est très perceptible au nez de ce Nouveau Départ de Broadway qui se faisait très, trop discret sur les tablettes au cours des 2 dernières années.  Pour le reste de l’olfactive on a un filet d’orange (qui fait bien avec le côté vanillé) et un brin de vert bien placé.  En bouche, on devenira que le 79 IBUs est pincipalement en aromatique tandis que le liquide est bien rond mais pas si amer, même en finale ou le green de golf et la violette africaine se goûte davantage que ne se sent.  Pour un nouveau départ, on a décidé de se partir « à la mode » et ça semble un bon move, il ne suffit qu’à suivre dans cette bonne vague.

Microbrasserie de Charlevoix Dominus Vobiscum Triple 9% 17 IBUs

Cote OO :  B

Plus haute mais plus basse.  Mais plus haute que la note injuste qu’un évaluateur débutant lui donnait en 2009 (un honteux C+).

Bien que l’ordre numéraire imposerait naturellement de la boire après la Double, cette triple a un nez qui est autrement plus simple et léger que sa sœur.  Elle reste néanmoins florale, céréalière un tantinet et invitante, c’est une bière que je recommande de s’y approcher le nez à défaut de s’y plonger (un petit peu de mousse sur le nez n’a jamais tué personne).  La Karmeleit et son froment vient à l’esprit dès qu’on la goute; nul doute qu’à l’aveugle on la croirait arriver de l’autre côté de la grande marre.  Les fleurs épicées redoublent d’ardeur en finale mais le blé… ou plutôt l’orge, car le blé n’est pas à la recette, surprise qui explique toutefois la texture plutôt liquide.  Au fil des gorgées l’amabilité augmente, mais on doit par contre en arriver au constat qu’elle n’est pas à la hauteur de la double, mais un beau B, ce n’est pas comme si elle n’était pas une bonne bière.

Ommegang Brewery (Cooperstown NY) Gnommegang Triple Blond Ale 9 5%

omm_lastNommée en l’honneur de la levure à sa base (Gnome, réputé pour se brasser rapidement), on y trouve d’ailleurs un nez qui sans être très fruité se veut particulièrement teinté par les levures qui donne un nez légèrement poivré.  On migre par la suite sur l’orange qui passe rapidement en bouche avant la finale bien belge, bien mielleuse et avec un orge qui semble ne pas s’être trop approché de la flamme pour sécher.  Somme toute outre son pourcentage d’alcool une blonde belge un peu anonyme et pour une bière venant d’Ommegang, difficile d’être emballé.

La cote OO : B-

Parce qu’en six pack à prix correct on boit sans réfléchir, mais définitivement pas une bière à servir sérieusement dans un salon de dégustation.

Microbrasserie des Beaux Prés Culbute Triple de style belge 8%

mbpcFull automne, avec sa belle couleur orangée même servie en hiver on voit les feuilles en couleurs dans les arbres.  Pour le nez, en me laissant influencer par la couleur j’y trouve de la confiture de citrouille accompagné de la touche nord-américaine au niveau du houblonnage dans cette bière sucrée comme bien des belges.  Sirop de pêche aussi.  La bouche est évidemment sucrée mais c’est le fruité qui est toujours à l’avant-plan, le tout dans un texture soyeuse mais dans un développement limité.  La finale quant à elle voit davantage de scure, un peu de fruit et un aftertaste bien balancé, dans une chaleur digne du 8%.  À ne pas manquer et l’une des meilleures de la côte de Beaupré.

La cote : A-

Parce que l’ajout de fruit – ou du goût de ceux-ci – dans un style belge n’est peut-être pas nouveau mais lorsque c’est aussi bien exécuté par une micro Québécoise, on ne peut qu’applaudir.

HopEra Trizo Triple Belge 11%

htAvec sa mousse généreuse mais un peu frivole qui disparaît rapidement, on peut rapidement sentir le miel et le pain, et dans certaines effluves des arômes de poire.  En bouche cette trizo se veut très goûteuse, orangée et lourde mais surtout très amère pour le style, c’est une belge du nouveau monde très certainement, avant une finale un peu plus ronde ce qui n’est pas une mauvaise chose – après tout 11% faudrait y goûter un peu.  On conclut donc avec un aftertaste très moyen où l’orange vient compenser l’amertume élévée.  Certes on s’y habitue, mais ça prend beaucoup de gorgées pour le faire.

La cote OO : C+

Parce que ce n’est pas une bière pour ceux qui n’aiment pas la cuisine ou les bières fusion (Belge IPA).

Saint-Arnould Triple du XXIème 9.5%

satxxiConforme du côté couleur et mousse, les houblons qui montent aux narines le sont tous autant, ça fleur la Belgique ecclésiastique à plein nez, pain de la communion et sucre candi compris.  Pour la bouche, c’est de la marmelade d’orange pas trop sucrée qui se maintient très longuement en bouche; avant même de l’avoir avalé, je suis conquis.  En gorge aussi elle ne déçoit pas, passant du grain au sucre au houblon de feuilles sucrées pour se terminer par la marmelade, encore moins sucrée après la vague houblonnière.  En résumé une très belle belge un peu américanisée.

La cote : B+

Parce qu’elle a beau avoir quelques expressions anglaises, son accent belge est encore le plus sexy.

La Chouape L’Égaré Fût de Chêne Triple vieillie en fût de whisky 9.5%

cefcÀ l’instar de cette nouvelle étiquette, les bières de la Chouape sont véritablement pas celles qui s’illustrent le plus dans le paysage brassicole québécois.  Ils ont toutefois des produits très bien construits, et comme leur noire à l’avoine l’Égaré version régulière est l’une des meilleurs dans son style au Québec.  Qu’en est-il de la version vieillie maintenant?

Au nez, le pain et le bré (froment) tout belge qu’on retrouvait dans l’édition se retrouve opposés à la vanille du fût de vieillissement.  Et à l’image du monstre égaré, elle semble aussi très profonde.  On retrouve ensuite la même orange que la version originale, encore une fois plus texturée qu’à la normale par le baril.  Débutant sur une note de whisky (les vieux Ben Nevis par exemple), on ne revient pas totalement en territoire belge en gardant un fruit plus prononcé et attendri par la vanille, qui cache totalement un taux d’alcool assez festif.  Quand une bière fait demander quelque chose du genre « pourquoi les belges vieillies en fût sont si rares? » c’est qu’on est certainement sur un bon filon et en plein G7, on peut se demander pourquoi la microbrasserie de Charlevoix n’a jamais essayé de faire ainsi avec ses Dominus Vobiscum.

Mais pour en revenir à la Chouape, en étant loin d’être la plus volubile des micros au Québec on voit par cette somptueuse belge qu’ils sont très certainement capables du génie, du nez aguichant jusqu’au chaleureux aftertaste qui colle sous la langue.  Une bière qui s’inscrivera facilement dans les meilleures du Québec en 2018, qui a sû jouer d’un baril pour transformer le déjà confortable en ultraconfortable .

La cote :

Parce que si en 2018 les bières en fût de chêne sont supposément dépassées de mode, vive le kitsch.

La Pécheresse Serie des Brasseurs Triple Belge Miel 8.6%

ptb Le côté sucré de la haute Mauricie.

Très standard du côté du nez à peine orangé mais bien vanillé, l’orge y est bien mais très arrondi par les levures à tendance boulangère.  Avec une tenue en bouche digne des plus solides européennes, on reste dans le très belge avec une attaque initiale des houblons belges puis du sucre candi, avec le miel qui s’active finalement non pas pour amener du sucre additionnel mais plutôt du trèfle.  Loin d’être les plus flasheux, au fil des découvertes (spécialement de la série des Brasseurs) on voit qu’il y a un certain haut talent en haute Mauricie.

Microbrasserie Charlevoix 8e jour Triple à la levure de champagne 10% (évalué en 2018)

c8jB+  Avec (beaucoup) de la direction.

Avec ses pommes assez sucrées qui vivovent dans un liquide se rapprochant évidemment de ses Dominus Vobiscum, c’est dès le nez une bière très approchable mais un peu fraîche à la fois.  Suite de la pomme en bouche, cette fois-ci nappée de miel qui disparaït derrière le sucre candi de la bière belge phare qu’est devenue la Dominus Vobiscum.  Plus lourde en finale, le 10% ne fait plus de doute mais on reste malgré tout dans une bière presque légère côté tenue en bouche, avec une amertume bien saisie malgré un style qui le commande plus ou moins.

Une bière complète, sage, étoffée, une bière qui fait demander pourquoi Charlevoix ne sort aussi peu souvent des sentiers battus.