À l’instar de cette nouvelle étiquette, les bières de la Chouape sont véritablement pas celles qui s’illustrent le plus dans le paysage brassicole québécois. Ils ont toutefois des produits très bien construits, et comme leur noire à l’avoine l’Égaré version régulière est l’une des meilleurs dans son style au Québec. Qu’en est-il de la version vieillie maintenant?
Au nez, le pain et le bré (froment) tout belge qu’on retrouvait dans l’édition se retrouve opposés à la vanille du fût de vieillissement. Et à l’image du monstre égaré, elle semble aussi très profonde. On retrouve ensuite la même orange que la version originale, encore une fois plus texturée qu’à la normale par le baril. Débutant sur une note de whisky (les vieux Ben Nevis par exemple), on ne revient pas totalement en territoire belge en gardant un fruit plus prononcé et attendri par la vanille, qui cache totalement un taux d’alcool assez festif. Quand une bière fait demander quelque chose du genre « pourquoi les belges vieillies en fût sont si rares? » c’est qu’on est certainement sur un bon filon et en plein G7, on peut se demander pourquoi la microbrasserie de Charlevoix n’a jamais essayé de faire ainsi avec ses Dominus Vobiscum.
Mais pour en revenir à la Chouape, en étant loin d’être la plus volubile des micros au Québec on voit par cette somptueuse belge qu’ils sont très certainement capables du génie, du nez aguichant jusqu’au chaleureux aftertaste qui colle sous la langue. Une bière qui s’inscrivera facilement dans les meilleures du Québec en 2018, qui a sû jouer d’un baril pour transformer le déjà confortable en ultraconfortable .
La cote : A
Parce que si en 2018 les bières en fût de chêne sont supposément dépassées de mode, vive le kitsch.